Amies, nachos et bières pour célébrer la rentrée en grand. 22:30 sur mon téléphone, indépendante endurcie, j’attends qu’il me donne signe de vie. Entre deux bouchées de guacamole, nos messages se bousculent et ça me fait sourire. Nos taux d’alcoolémie augmentent, initiant ma première date depuis belle lurette.
ALL SET. Deux vélos, deux bouteilles de vin, et un parc qui permet la vue illuminée de l’ensemble de la ville, et tout ça, sous une nappe étoilée. La date parfaite, quoi! Je laisse mes amies en plan et tente de trouver la serveuse afin de payer ma facture. En les saluant, je les entends me dire « Essaie de te réveiller dans ton lit! » ou encore « Mais il est vraiment plus vieux que toi! ». Je souris comme une idiote, je sens que je vais me coucher tard.
Sur le boulevard, 750 ml de plaisir liquide dans mon porte-bidon, je roule dans le but de le croiser. On se rend au parc, les bouteilles n’ont pas le temps de se faire désirer que mes lèvres goûtent cette boisson endiablée. Le temps passe, le vin coule à flot et les sujets de conversation défilent. Alors qu’il commence à se faire tard et froid, il m’invite chez lui.
Sur le chemin, je me mets à calculer son âge divisé par deux plus sept. Il paraît que cela détermine l’âge minimum du partenaire. Conclusion : non-conforme. Et puis tant pis, on a qu’une vie à vivre, après tout.
Chez lui, l’ambiance est agréable. Nos corps frissonnent. Tout porte aux rapprochements. Il fait les premiers pas et j’adhère à ses intentions. Nos langues valsent tout comme ses mains sur mon corps. J’essaie de ralentir le rythme. L’alcool me donne le goût de continuer tandis que ma tête essaie d’être rationnelle. Il esquive mes refus. Il presse mon corps sous lui. La température s’élève et j’ai de la difficulté à garder les idées en place.
Sans que je ne voie venir quoi que ce soit, je me retrouve en sous-vêtements dans son lit (par chance, j’avais choisi un bel ensemble) et les morceaux s’envolent les uns après les autres. Je lui souffle que c’est insensé de coucher le premier soir, que je vais simplement dormir ici et m’éclipser demain. Il me bafouille ses désirs à l’oreille, descend sa tête pour goûter ma poitrine… On n’aura donc qu’à réfléchir demain! Je sens sa queue durcir plus l’intensité augmente. Je ne sais pas ce que je veux. Il ne m’aide pas. L’alcool ingérée ne m’aide pas.
Il m’embrasse, me caresse et se rend jusque dans mon entrejambe. J’avais pourtant dit non! Je ne dois pas être très autoritaire… Mes parents ne seraient pas fiers. Il me rend complètement vulnérable. Sa langue me joue des tours et je ne fais qu’apprécier. J’adore ce qu’il me fait. Il remonte doucement. Je ricane, bien satisfaite. Je prends sa queue dans ma main. Je le détiens. Il me regarde droit dans les yeux. On est rendu trop loin pour tout arrêter maintenant. Il prend sa queue et me pénètre. Nos langues ne se lâchent pas. Je mords sa lèvre inférieure. Je lui chuchote un secret : j’affectionne la douleur. Il fout sa main dans mes cheveux, tire et me prend encore plus fort. La température s’élève encore. Il s’approche, j’adore le sentir tout près. Il ne cesse de manger mes seins, rouges, durs. Je ne gère plus du tout. J’explose alors qu’il m’emplit. Je me sens naïve et irresponsable. Le soleil se lève alors qu’on s’endort en conversant sur nos vies, yeux fermés, corps nues, entremêlés.
Je me réveille un peu trop tôt. Ma bouche est sèche, je suis complètement déshydratée. Mon téléphone cellulaire est bourré de textos. Je réponds à la conversation de notre groupe de filles : « Coupable. »
– S
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