Tu ne vas pas bien. Tu souffres. Ça te fait mal, mais tu essaies de le cacher. Ça te fait mal, mais tu ne veux pas que les gens le sachent. Tu penses qu’ils ne croiraient pas tes histoires, qu’ils te jugeraient ou qu’ils ne voudraient tout simplement pas t’écouter. Tu gardes donc tout cela pour toi et ça te donne l’impression que tu serres des barbelés. Dès que tu commences à t’épancher un peu trop, une boule se forme dans ton ventre, te coupant le souffle. Et tu ne dis rien, et tu sens les barbelés se resserrer. Tu as essayé à maintes reprises de partager ce que tu ressens, mais toutes les fois, ta gorge se resserre et plus aucun mot ne peut sortir de ta bouche.
Le pire, c’est que tu sais que tes amis et tes proches se doutent probablement de quelque chose. Mais ils ne veulent pas te brusquer pour ne pas que tu te sentes oppressé. Ils veulent que ça vienne de toi, car ils ne veulent pas te mettre mal à l’aise.
Mais ils ne savent pas que, quand tu te tais, tu souhaiterais crier. Que quand tu ris, tu souhaiterais pleurer. Et que quand tu te sens bien, tu sais que ça ne durera pas.
Tu sais que c’est d’aide que tu as besoin. Tu es plus qu’écœuré de garder toute cette souffrance pour toi, mais tu ne veux pas le dire. Tu as peur de paraître faible ou paresseux. Tout cela t’épuise.
Et au plus sombre de la nuit, quand personne ne peut te voir, tu craques. Tu n’en peux tout simplement plus. Le lendemain, en croisant ta meilleure chum, tu as les larmes aux yeux. Tu mets ça sur le dos d’une fausse chicane avec ta mère. Puis tu réalises que, ça y est, tu mens pour te protéger. Et ça te fait encore plus mal de conserver tous tes secrets.
Peut-être qu’en lisant cela tu reconnais quelqu’un dans ton entourage. Si oui, va lui parler et fais-lui surtout savoir que tu es là, peu importe ce qui se passe. Peut-être que tu te reconnais, aussi. Si c’est le cas, n’hésite pas à demander de l’aide. Montrer le drapeau blanc n’est pas le signe que tu as perdu ou que tu es faible. C’est le signe que tu es assez fort pour surmonter cette épreuve. Entoure-toi des gens que tu aimes et contacte les ressources nécessaires pour t’aider. Et n’oublie jamais ceci : tu comptes, tu es important, tu vaux quelque chose, tu es magnifique et tu as le droit de te sentir comme tu te sens présentement. Mais ne te laisse pas définir par cette tristesse, tu es plus que ça!
Pour t’aider à comprendre et à briser le silence, voici une liste de ressources disponibles :
La dépression fait mal
Revivre
Portail santé mieux-être du gouvernement du Québec
Fondation des maladies mentales
Association québécoise de prévention du suicide
Marie Lortie Côté
Photo de couverture : Source