Tu files le parfait bonheur. Un quotidien teinté d’eau de rose et d’amour.
Puis la réalité frappe, comme un coup de poing au ventre. Le nuage rosé se décompose en une pluie torrentielle, attaquant les moins protégés d’entre nous. On n’est jamais vraiment prêt à ça. Un abandon non intentionnel, qui fait mal quand même.
Alors, la distance s’immisce au sein de ce qu’on croyait inébranlable. Malgré les kilomètres, malgré le rythme de vie désynchronisé. L’amour, lui, doit rester.
Les plus courtes conversations sont l’apogée d’une journée. Un message texte pour remettre le sourire dans le visage. Un coucou nécessaire pour ne pas mettre en doute ce dont on n’aurait jamais douté. Il faut continuer à se séduire, virtuellement. Téléphoniquement. Apprendre à dire les bons mots. Les plus courts et les plus efficaces, parce que le temps nous file souvent entre les doigts. Tout pour ne pas oublier qu’on s’aime.
Même si nos corps ne se touchent plus. Même si nos téléphones coupent trop souvent. Même si on remet tout en doute, faute d’attention plus constante. Même si le lit est vide et froid sans toi. Même si tout l’or du monde n’égalerait en rien ta présence près de moi.
Nos moments réunis deviennent jours de fête. On rit, on parle, on vit. Mais surtout on s’aime du plus fort de notre être.
Puis la déchirure de la séparation revient trop rapidement. On apprend à vivre avec. On essaie de ne pas devenir le visage de l’indépendance, parce qu’à force d’être seul, on se forge une carapace. Épaisse, inviolable. Verrouillée à double tour.
L’important, c’est de garder la clé. De la ressortir au bon moment. Puis de refermer la porte quand le vent de la solitude se rabat sur nous.
Mois après mois. On essaie de se construire. Lentement. Car ton absence nous force à mettre sur la glace certaines étapes de notre vie ensemble. La lenteur en vaut la peine, elle permet d’apprécier encore plus les moments. Mais encore, l’important, c’est de ne pas oublier qu’on s’aime.
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