L’heure est aux bilans de fin d’année. Souligner les bons coups, questionner les moins bons. Faire en sorte qu’on comprenne mieux ce que l’on fait, ce que l’on ne fait pas. Prendre part activement à notre vie, tenter de mettre le doigt sur nos égarements, nos détours, nos faux pas, nos plongées, nos remontées.
Quand vient le temps des bilans de fin d’années, qu’ils soient quantitatifs ou qualitatifs, ils font parfois peur, et rares sont les moments où nous avons hâte d’y arriver. On a toujours l’impression d’avoir fait trop peu, toujours trop loin de nos objectifs. Si une chose s’avère vraie, c’est que, chaque année, souvent passé le cap de l’adolescence, on se dit tous : cette année a passé trop vite.
Ça passe toujours plus vite et on a toujours moins le temps de voir nos résultats arriver. On les souligne avec un message texte rapidement envoyé à nos familles et amis, sans réellement prendre le temps de « popper » le champagne, de s’asseoir pour se remercier, pour se féliciter. Il en est de peu que l’on fasse carrément passer sous silence nos réussites, nos accomplissements, étant déjà engagés dans de nouvelles quêtes, de nouveaux objectifs, de nouveaux défis.
Chaque fin d’année, j’ai de la difficulté à mettre en relief ce que j’ai gagné, versus ce que j’ai perdu. Je vois mes résolutions que je n’ai pas si bien tenues, mais celles que j’ai tenues, devenues des habitudes, passent sous silence. L’argent que je n’ai pas économisé est clairement présent dans mes bilans, alors que celui que j’ai investi, dépensé et utilisé afin de vivre de beaux moments et de belles expériences n’est assurément qu’une graine de sable sur une plage.
Dans une société de performance, on met souvent l’accent sur les bilans négatifs, parce qu’on pense que les bilans positifs sont juste « normaux », que c’est ce qu’il devrait arriver dans l’ordre naturel des choses. Pourtant, ces bilans positifs sont définitivement ceux qui demandent le plus d’efforts. S’ils demandent le plus d’efforts, pourquoi en parle-t-on moins? Pourquoi les voit-on moins? Et si on demandait à nos proches de faire notre bilan de fin d’année? Si on faisait celui de nos proches? Ressortirions-nous le positif ou le négatif? Sans aucun doute, le positif. On n’arriverait pas à dire à nos amis « Tu aurais dû faire ci. » ou « Tu n’as pas fait ça. », parce qu’on les aime et parce qu’on est fiers d’eux. Parce que, pour nous, le négatif n’est pas si évident et parce que l’amour et la fierté que nous avons pour eux surpassent les déceptions qu’ils peuvent vivre. Et surtout, parce que jamais on ne veut qu’ils sentent qu’on est déçus d’eux, qu’on croit qu’ils auraient pu faire mieux.
Conformément à la manière dont on traiterait un ami ou un proche, quand vient le temps des bilans de fin d’année, pourquoi on ne s’auto-traiterait pas de la même manière? Pourquoi on ne ressortirait pas le positif de notre année, plutôt que les mauvais coups? Pourquoi, quand vient le temps de se remercier et de se féliciter, on y met tant de difficulté?
Cette année, je vous mets au défi de faire un bilan de fin d’année avec que des points positifs. Seulement le beau, ce dont pourquoi on se remercie et on est fiers. Le reste? Ce ne sont pas des échecs, ni des points négatifs. Ce sont des défis pour la prochaine année… et qui sait, des réussites éventuelles!
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