Ça t’a toujours dérangé que je gosse, manipule sans but véritable et perde du temps à lire mes notifications en rafale sur mon cell. Tu me l’as dit souvent. Je le sais, tu le sais. Et pourtant…
Ça m’a toujours dérangée que le son de ton cellulaire soit toujours ouvert, omniprésent, un ping ping agaçant qui a fini par faire naître mes soupirs irrités et mes commentaires irritants. Je te l’ai dit souvent. Tu le sais, je le sais. Et pourtant…
Et pourtant, on a continué de s’engouffrer dans cette habitude où c’est quasiment impossible de passer du temps ensemble sans qu’un écran ne captive notre attention, impossible de ne pas être constamment stimulé, agrippé par cette machine. La technologie, aussi merveilleuse soit-elle, peut trop facilement s’emparer de nous. Avec ses applications et ses réseaux sociaux, nos téléphones intelligents savent nous rapprocher de ceux dont nous sommes loin et nous maintiennent efficacement à distance de ceux qui sont assis en face de nous. Ton téléphone est sur la table en mangeant, tu ne vas pas aux toilettes sans lui, tu textes des gens qui sont à moins de 10 mètres de toi, tu t’endors avec ton cell, tu as développé une agilité impressionnante pour texter, parler et marcher en même temps sans faire de collision… Troublant quand on y pense!
J’ai réalisé l’ampleur de la problématique dans ma vie quand mon Iphone a rendu l’âme en pleine fin de session et que j’ai vécu (oui oui survécu) 2 semaines sans lui. Chaque matin, avoir à utiliser un cadran traditionnel et prendre le temps de m’étirer dans mon lit, déjeuner, aller sur ma galerie voir le temps qu’il fait dehors, bref vivre un peu avant d’ouvrir mon ordi et de me connecter est devenu possible. Devoir prendre des décisions et les assumer parce que le « on se texte tantôt et on verra au pire » n’était pas une option. Ne pas penser à son téléphone, ne pas stresser. Je pensais que mon quotidien ne me permettait pas de lâcher-prise sur l’instantané et les mises à jour constantes, mais apparemment nos ancêtres (j’exagère là, nos parents en fait) l’on fait et ce serait encore réalisable. Je ne dis pas de lancer nos téléphones à bout de bras et que c’est ça la clef du bonheur, mais… un peu oui! Ne pas se préoccuper de la place que notre téléphone cellulaire prends dans notre vie est lourd de conséquences. Avoir un téléphone intelligent peut être très nuisible si on en fait un usage stupide et irresponsable.
Voici quelques trucs qui font une différence et qui peuvent aider à LÂCHER SON CELL :
- Ne pas activer les notifications de toutes ses applications. Par exemple, seulement les alertes pour mes courriels et mes textos s’affichent sur mon écran lorsqu’il est verrouillé. Ainsi, mon téléphone ne vibre pas sans cesse en raison de Snapchat, Facebook, Twitter, Instagram, etc. C’est alors moins tentant d’y jeter un coup d’œil puisqu’il n’y a rien qui attire notre attention et qui nous rappel visuellement de le faire.
- Avoir un bac pour les cellulaires dans l’entrée de sa maison. Un peu comme le petit bol pour y déposer ses clefs mais pour y mettre ton cell. Cela permet efficacement faire de son chez-soi un environnement sans téléphones portables. Rappelant le concept du téléphone avec fil, si un cellulaire sonne, rien ne nous empêche d’aller répondre. Cependant, l’endroit désigné étant restreint, cela limite l’usage constant du cellulaire. Ton téléphone reste dans le bol, celui de tes invités aussi. Ce n’est pas vrai que tes amis que tu invites à souper vont passer la soirée à répondre à leurs textos dans l’entrée. Ainsi, personne n’a son cell pendant le souper et il est possible d’avoir des conversations « phone free ». Oui oui! Pouvoir argumenter sans l’aide de Google pour trouver le nom du deuxième homme qui a marché sur la Lune…
- Ne pas dormir avec son cell. Idéalement ne pas dormir dans la même pièce que ce dernier. Utiliser un cadran classique et recharger son téléphone dans une autre pièce. Le fait de s’endormir et de se réveiller avec notre téléphone… Quel signe cela indique à notre cerveau sur l’importance que nous accordons à notre cellulaire? Démarrer et terminer ses journées autrement est nettement plus sain.
- Ne pas avoir de données cellulaires dans son forfait. C’est une belle façon de réduire notre consommation d’internet dans nos transitions quotidiennes. Pas d’accès à Facebook dans l’autobus ou dans les salles d’attentes peut mener à écouter de la musique, lire, ou même à avoir des discussions avec quelqu’un…
- Prendre des vacances et des moments hors-ligne dans l’année. Oser se débarrasser de son téléphone pour certaines périodes de temps fait vraiment du bien. Ne serait-ce qu’aller prendre une marche, s’entraîner, aller au restaurant, etc. En 2017, aller voir un concert sans son cellulaire c’est audacieux. Passer une soirée ou perdre ses amis dans la foule implique de devoir s’en faire des nouveaux pour la soirée, profiter de chaque chansons, utiliser un briquet pour mettre de l’ambiance en balançant son bras de gauche à droite, rentrer chez soi la tête pleine de beaux souvenirs et aucunes preuves ou selfies à l’appui dans une actualité quelconque…
J’ai eu mon premier téléphone au début du secondaire et à l’époque je ne pouvais texter que mes parents parce que j’étais la seule de mes amies à en avoir un… Aujourd’hui, rares sont les adolescents qui n’en ont pas. Je pense qu’il est important de prendre conscience de l’utilisation qu’on fait de notre téléphone et d’être en mesure de donner un bon exemple. Motivons-nous à décrocher de nos cell et à en faire une utilisation éveillée et non enchaînée.
Je vais lâcher mon cell et tu vas lâcher ton cell ok?