Tu as finalement décidé de sortir de ta torpeur de toute seule. Finies les soirées de stlakage d’ex et de peut-être sa nouvelle flamme. Finies les soirées de couples que tu es la seule avec pas de couple. Par manque de love ou de sexe, anyway, toutes tes raisons sont bonnes pour aller prendre une bière avec un inconnu, peut-être ton futur mari.
Tu pensais peut-être aux applications de rencontres (on sait laquelle), mais finalement un inconnu est venu vers toi par lui-même sur les réseaux sociaux. Deux constats de cette approche : tu vois comme tu es indépendante, il est venu à toi avant que tu n’y penses. Et peu importe ce qu’on pense des réseaux sociaux, si ça peut apporter un peu de vie sensuelle à quelqu’un WHY NOT?!
Donc, le bel inconnu est devenu partie intégrante de ton quotidien, bonne nuit, bonne journée, des selfies à chacune des parties de vos journées respectives, maudit que tu le trouves beau. Il te fait LOL tout le temps. Quand tu lui réponds pas pendant une heure, il revient à la charge, vous avez mutuellement peur du ghostage. Bref, après deux semaines de sextage/niaisage, vous prévoyez une date.
Tu es arrivée plus tôt que l’heure établie, question d’avoir l’air d’avoir le contrôle. LUI va te chercher, pas toi. Tu t’es sentie l’aisselle 2-3 fois, on se mentira pas, t’as ben peur que le stress te trahisse le stress. T’as mâché de la gomme, mais 5-10 min avant l’heure prévue tu l’as jetée. Pour pas avoir l’air de la fille qui avait mauvaise haleine donc elle a pris une gomme, non, juste avoir l’air d’avoir l’haleine fraîche naturelle. Entre toi pis moi, pis nous deux, l’haleine fraîche… un lendemain de « viens-tu couchez nous, qu’est-ce que tu mets dans ton café » ça annule la bonne haleine du premier 15 min. EN TOUT CAS!
Il arrive, dans ta tête, ça va vite, tu lui donnes des becs sur les joues ou non? Ah pis oui, tu lui as déjà dit tes positions sexuelles préférées anyway.
Tu jases, les verres se vident et se remplissent. Tu lui effleures le bras, gentiment entre quelques regards intenses et langoureux qui sentent un peu l’essoufflement de deux corps.
Coucher avec lui à la première date, tes amis te disent que non, ta tête te dit peut-être, ton corps est en arrêt de travail depuis 3 mois et il te dit aweille!
T’écoutes ton corps, et encore entre toi et moi, tes aisselles sentent un petit peu le stress, mais elles sont sur le cuir, comme tes jambes, et le reste est top shape pour accueillir tout l’amour humain possible.
Tu l’invites chez toi avec une raison poche comme : t’as jamais lu ce livre-là? Je vais te le prêter, tu vas voir!
De cette manière, tu l’invites gentiment à le revoir (faut bien qu’il te redonne le livre t’sais), et tu l’invites à jouer au jeu frenches que veux-tu quand tu veux. Si tu connais pas les règles les voici : frenchez-vous. Deux joueurs (minimum).
Et là il est reparti, responsabilité du mardi matin obligent et les tiennes aussi. Tu te couches en étoiles, ton corps bat encore sous le sien. Ta soirée te revient en fragments comme si tu n’y étais pas vraiment.
Est-ce que c’était lui le bon. Est-ce que tu le textes pour lui dire que c’était une belle soirée?
Non.
Est-ce que la règle tellement vintage du trois jours perdure encore dans le temps?
Tellement de questions. On dirait que ça fait tellement longtemps, que tu ne sais plus par où commencer.
Un condom qui gît au coin du mur de ta chambre. Quelle maladresse de l’avoir laissé-là.
T’as un peu pensé à ton ex pendant qu’il t’embrassait dans le cou.
T’as un peu pensé à ton ex quand il t’a touché différemment que lui.
C’est peut-être pas lui le bon.
Laisse-toi dormir là-dessus.
Le mal est fait.
T’entends ton cell vibrer, il vient de t’écrire qu’il aurait aimé dormir collé cette nuit.
En lui répondant, ton ex te texte : Salut ça va?
Tu te dis : une chance qu’on a oublié le livre que je devais lui prêter finalement.
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Crédit photo : Huy Phan