Je m’aime pis j’me trouve jolie… car j’ai trop perdu de temps à me haïr et à me trouver laide, à normaliser le sentiment médiocre qu’est celui de ne se trouver « jamais assez bien ». Je vieillis et je réalise que toutes les magnifiques femmes qui miroitent mes iris au quotidien se trouvent souvent laides, elles aussi. Comme quoi s’autoproclamer son amour est rapidement associé à un manque de modestie, un acte visant à diminuer celles autour qui ne ressentent pas ce même amour envers leur personne.
Je m’aime pis j’me trouve jolie parce que la société me met chaque jour au défi de croire le contraire. Et je n’aime pas qu’on m’indique quoi faire, surtout pas quand mon indice de bonheur en dépend. J’ai trouvé un juste milieu entre tenter de m’aimer 100% « au naturel » et savoir quoi faire pour sentir que ma Beyoncé intérieure brille de milles feux. C’est correct les journées où l’on ne porte que son sourire, et c’est correct de se crêper et se poudrer allègrement (et à son avantage) aussi. Parce qu’on va se le dire, c’est pas mal dans la tête que ça s’passe, la perception de soi. Je crois fermement que toute femme mérite de parcourir les trottoirs d’un pas plein d’assurance, cape de super-héroïne fictive flottant derrière elle dans une brise de fraîcheur. Pour ça, se créer des routines qui nous font sentir formidables aide ; car oui, c’est possible de se sentir formidable presque chaque jour. Ça peut être un changement de tête chez le coiffeur, ou simplement de s’assurer de ne pas se laisser défraichir le capillaire au point de se sentir moche en entier. En tant que femme, je crois que les cheveux peuvent jouer beaucoup sur notre assurance physique. C’est aussi le cas des ongles propres et soignés. D’un moment dédié à une activité physique haute intensité qui nous plaît. D’un spa maison ou un bain chaud, lors duquel un masque d’argile et une tisane sont à l’honneur. D’une alimentation laissant place aux mets sains, vitaminés, mais aussi à la gourmandise. Toutes ces choses que je parviens à insérer dans ma routine me font sentir belle, puisqu’un corps soigné et apaisé rend la pareille à l’esprit. Est-ce que l’équilibre fait en sorte que l’amour de soi est cultivé sainement ? Je pense que oui.
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Si l’amour d’un couple demande temps, efforts et énergie, l’amour de soi, lui, ne doit jamais être un projet sur hold, une résolution annuelle que l’on bousille après 2 semaines…
S’aimer c’est un choix, c’est un but qui se travaille chaque jour, chaque minute. S’aimer, c’est abandonner tout jugement à l’égard de soi ou de son passé pour laisser place à la compassion et à la douceur. Un discours interne positif ne s’implante pas du jour au lendemain, mais à force d’y croire, à force de faire taire la négativité sur le pilote-automatique, on prend tranquillement conscience de notre amour et on cesse de souhaiter être autrement. C’est lorsque j’ai commencé à m’aimer véritablement que j’ai commencé à me trouver jolie, même si, avec les années, de la chair impromptue s’est formée autour de l’os * rires*, sûrement en raison de tout le gelato que je mange sans culpabilité parce que j’ai une vie à vivre, et elle serait beaucoup plus terne sans délices glacés.
Je suis une ardente croyante du fait qu’en passant par le body, on soigne notre mind. Se dorloter l’enveloppe viendra nécessairement réchauffer l’en-dedans qui souffre dans cette société malade. En prenant soin quotidiennement de ma santé mentale et en la reconnaissant pour ce qu’elle est – sensible et fragile -, tout le monde y gagne : moi, mon entourage et probablement même mes chiens. Et quel bonheur que de croiser un miroir et de s’offrir à soi-même un sourire authentique, confiant et empathique plutôt que de vouloir fracasser la glace à grands coups de détresse.
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