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Les effets contrastants du célibat

Le célibat, ça me connait. Je le connais, il me connait, on se connait bien! Disons que j’ai une expérience sans nom en tant que célibataire, et ce, depuis d’innombrables années (que je suis quand même capable de compter sur les doigts d’une main… mais si ça continue, ma 2e main devra bientôt embarquer dans le calcul!). Alors que je me qualifie comme une personne d’apparence calme et qui arrive facilement à se fondre dans la masse, je vous dirais que certaines situations liées à mon célibat me font parfois sortir du lot.

À vrai dire, dans mon quotidien, tel que mentionné ci-haut, je tente d’être le plus « caméléon » possible, de passer inaperçue. Je vous dirais que ça fonctionne souvent très bien, surtout face à des portes automatiques, qui demeure le meilleur exemple à ce jour. Nul besoin de vous expliquer ce qu’automatique signifie lorsqu’il seconde le mot porte, mais j’ai l’impression qu’il serait nécessaire de l’expliquer aux dites portes concernées. Disons que mon corps en entier dégage une subtilité qui me rend invisible face à ses dernières. Je deviens alors un être indétectable!

Toutefois, le célibat me sort de cette accablante subtilité par de banales actions du quotidien, comme aller à l’épicerie. Malgré le fait que je respecte toujours le nombre d’articles maximum à ne pas dépasser pour pouvoir bénéficier de la caisse rapide à 12 articles et moins, je me fais souvent regarder d’un air étrangement inquiet par la caissière. Cette dernière me demande « ça va bien madame? » avec un air qui ajoute à ses paroles « êtes-vous certaine que vous allez vous en sortir avec 3 pommes, 3 bananes, 3 mets préparés et 12 rouleaux de papier de toilette pour la semaine? ». Je vous rassure tout de suite, pour le papier de toilette, c’est clair que j’arrive à faire la semaine avec, voire plus. (Et mes achats sont plus variés, généralement.)

Pour le reste, pourquoi à coup de 3 quand il y a 7 jours dans une semaine, et qu’on doit manger techniquement 3 repas par jour? Parce qu’une vie de célibataire peut être remplie (ou pas) d’imprévus! Pas toujours le temps de gérer mes bananes qui deviennent mûres en un clin d’œil, mes pommes, puis mes mets préparés qui deviennent passés date à minuit pile à la date indiquée à la section « meilleur avant ». Un peu comme le carrosse de Cendrillon qui se transforme en citrouille après les douze coups de minuit… Même combat.

Toujours dans mon anecdote d’épicerie, la caissière me demande également si je veux faire un don pour les enfants malades, et, contrairement à toutes les personnes m’ayant précédée, j’ai dit non, sans trop réfléchir. Malheureusement, je n’avais pas de chum à mes côtés pour me donner un coup de coude signifiant : « Hey la cheap, si t’es capable de te payer d’la bière de microbrasserie dans ton épicerie, j’pense que t’es capable de faire un p’tit don pour les enfants malades! » T’sais, d’avoir un être qui m’aime assez pour me remettre les valeurs à la bonne place, en public, sans aucune gêne devant la caissière et la filée de gens qui attendent en arrière de moi (qui m’ont tellement trouvée cheap qu’ils n’ont eu d’autre choix que d’accepter de faire un don par la suite.)

Un autre endroit où j’arrive encore plus difficilement à passer inaperçue, c’est au Costco. C’est vraiment délicieux de me voir avec mes 3 articles dans les mains en arrière d’une dizaine de paniers alignés l’un en arrière de l’autre. Pendant ce temps, je me demande pourquoi il n’y a pas de caisse rapide à cet endroit. Mais ce serait quoi une caisse rapide au Costco? « Caisse rapide, 50 articles et moins seulement »? Non, je ne croirais pas. C’est seulement moi qui ne « fitte » pas dans le décor. La caissière se fait toujours un plaisir de me le rappeler, en me disant chaque fois sur un ton rempli de surprise : « C’EST TOUT??? » Mets-en que c’est tout, madame la caissière! J’ai du fromage pour un mois, du Gaviscon pour l’année, puis du savon pour l’éternité!

Dans les moments qui sortent un peu de l’ordinaire, il y a aussi quand je m’obstine seule avec mon GPS. On s’entend que ç’a l’air moins fou s’obstiner avec son chum. Du moins, je suppose. « NON JE LE PRENDRAI PAS TON CALVINSSE DE CHEMIN DOUTEUX JUSTE POUR M’ÉPARGNER 5 MINUTES DE TRAFIC!!! »… Genre. En fait, jusqu’à date, il n’y a aucun exemple qui démontre réellement à quel point le célibat peut nous rendre si différent, surtout qu’à l’ère du Bluetooth, parler « seule » dans sa voiture demeure parfaitement acceptable, et que je ne suis certainement pas la cliente la plus weird dans les épiceries (mais une des rares à acheter en petite quantité au Costco).

Mais dans les partys de famille, quand t’es la seule personne célibataire… c’est dur de te fondre dans la masse. Quand on te demande pour la énième fois « Comment ça se fait qu’une belle fille comme toi n’a toujours pas de p’tit chum? », ça, chaque fois que j’entends cette phrase là, mon QI prend une méchante débarque. En fait il doit se dire à lui-même : « Bon… I’m out of here… À quoi servirais-je de toute façon si sa beauté lui suffit à trouver l’être aimé… AU REVOIR, JE VOUS QUITTE! » Puis le fait que je souris bêtement suite à cette question en baragouinant une réponse dépourvue de réel sens prouve que mon QI m’a effectivement quittée à ce moment précis.

Évidemment, ces exemples demeurent des banalités du quotidien, mais il arrive parfois que je me heurte au fait que beaucoup d’endroits et d’activités semblent être conçus pour les couples ou les familles. Mon budget se fait d’ailleurs un plaisir de me rappeler à quel point il serait plus heureux si je pouvais partager certaines dépenses avec un monsieur. Mais bon. Durant cette espèce de canicule sans fin, je me console en me disant qu’il n’y a que mes couvertures dans mon lit pour endurer ma peau en sueur, qui le serait 10 fois plus si elle avait à se coller contre une autre peau humide. Parce qu’on va se le dire, la canicule à deux, ça crée parfois des moments humides/dégueulasses!

Bon, comme il annonce encore très chaud au moment où je vous écris ces lignes, je vous quitte pour aller à la plage. Je vais d’ailleurs installer ma serviette entre deux groupes, question de faire semblant que je n’y vais pas toute seule!

Crédit photo :  Cody Davis, Unsplash

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