Entre deux respirations sifflantes, durant une nuit glaciale de janvier, je me suis réveillée en panique. Mes poumons me criaient à l’aide en m’exprimant toute la souffrance qu’ils ressentaient, en me déclenchant une crise d’asthme plus intense qu’à l’habitude. Réalisant que je n’avais pas mes pompes pour calmer cette tempête respiratoire, une forte panique s’est vite installée en moi, rendant la situation encore plus alarmante.
Bien que le scénario fut catastrophique à ce moment, il a été pour moi plus que révélateur. Pour la première fois depuis mes 4 ans de consommation quotidienne de nicotine, je réalisais sérieusement tout le mal que je m’infligeais en inhalant ces bâtonnets toxiques, 15 fois par jour. J’ai eu une sérieuse prise de conscience et je me suis avouée vaincue. Je dois être honnête, j’ai eu peur surtout, car, d’un seul coup, je me suis dit que si je continuais sur cette voie, dans 20 ans, peut-être moins, c’est moi qu’on pourrait voir sur les paquets de cigarettes, sans cheveux et avec un respirateur artificiel.
J’avais déjà tenté d’arrêter dans le passé et je peux vous assurer que de prendre la décision d’arrêter de fumer, c’est loin d’être facile. On essaye, on échoue, et l’échec fait vraiment mal. On essaye de nouveau, s’infligeant une sévérité quasi toxique, et l’ironie du sort est que la seule chose qui nous enlève régulièrement notre stress, on n’y a plus droit. Elle nous appelle chaque minute, même parfois chaque seconde, sachant tout le mal qu’elle nous fait. La nicotine, c’est une amie sournoise et vicieuse, qui nous séduit pour son effet euphorisant et apaisant du début, mais qui nous détruit, malheureusement, à petit feu. C’est une drôle de relation qui nous pince amèrement le cœur d’une culpabilité constante.
En ce 31 mai, journée mondiale sans tabac, j’avais envie de vous partager comment j’ai pu vaincre ma dépendance à la cigarette.
J’ai tout d’abord commencé à faire une liste qui résumait les points négatifs de ma consommation de tabac :
- J’étais tannée de ressentir une culpabilité chaque fois que j’en allumais une.
- J’étais tannée de tousser.
- J’étais tannée de perdre de l’argent en fumer.
- J’étais tannée de me faire faire la morale par les experts non-fumeurs sur la nocivité de ce produit.
- J’étais tannée de me geler les fesses à -20 dehors.
- J’étais tannée de ma mauvaise haleine et de l’odeur qui restait sur mes vêtements.
- J’étais tannée de mes humeurs variées qui dépendaient de ce petit bâton.
- J’étais tannée de détruire des moments de joie pour aller m’intoxiquer.
- J’étais tannée de me sentir comme un cordonnier mal chaussé, prônant moi-même les bonnes habitudes de vie.
Par la suite, durant cette même soirée, j’ai feuilleté le Web à la recherche d’organisme ou de ressources d’aide. Je suis tombée, par chance, sur le Défi J’arrête, j’y gagne. En créant mon compte, j’ai vu toute la richesse que le site comprenait. Mis à part le voyage à gagner qui peut être très motivant, on y trouve de merveilleux outils, entre autres un quiz pour connaître quel type de fumeur on est. Il nous suggère aussi de choisir une date d’arrêt. Malheureusement, le défi est terminé cette année. Il revient par contre tous les ans lors de la première semaine de février.
Voici un site Web très complet et aidant dans tes démarches d’arrêt : quebecsanstabac.ca/jarrete.
Même si le défi n’est plus disponible, il m’a initiée à choisir une date d’arrêt. Nous étions le 15 janvier 2018, j’ai reporté la date au 31 janvier 2018 pour me préparer mentalement à ma décision. Par contre je savais qu’à partir de cette date, plus aucune cigarette ne serait permise. J’ai donc procédé progressivement à un sevrage. Parfois, je n’allumais pas de cigarette après un repas, d’autre fois je l’évitais à ma pause. Cette méthode a été très personnelle et ne fonctionne pas nécessairement pour tout le monde.
Je te suggère également de lire le livre de Allen Carr s’intitulant Une méthode simple pour en finir avec la cigarette, une bande dessinée à la fois humoristique et pertinente. Il m’a beaucoup aidée à comprendre ma relation avec la cigarette avec une certaine légèreté. Ce petit livre est brillant, et si cela peut vous encourager, l’auteur fumait en moyenne 5 paquets de cigarettes par jour, et il a gagné son combat!
Savais-tu qu’il existe une ligne d’écoute spécifique pour les gens qui entreprennent des démarches d’arrêter de fumer. Des répondants sont là pour te supporter malgré les hauts et les bas. Tu peux librement t’exprimer sur tes difficultés. Ils sont également disponibles pour t’offrir de nombreux trucs et astuces.
Voici le numéro : 1-866-JARRETE
Ces démarches et moyens d’aide ont été les éléments gagnants dans mon cas pour m’aider à arrêter de fumer le tabac. Chaque personne est unique, il pourrait donc y avoir d’autres méthodes tout aussi gagnantes pour t’aider dans tes démarches personnelles d’arrêt. Le but étant de réussir à maintenir la période d’arrêt en ayant un sevrage le moins souffrant possible. Si je prends exemple sur ma situation, au moment où j’ai décidé d’arrêter, un proche a fait le même choix que moi, mais sa réussite s’est faite avec l’aide de patches de nicotine. Chaque fumeur est différent et chacun vit le sevrage à un degré d’intensité différent. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon d’arrêter, il suffit de mettre toutes les chances de ton côté.
Bref, si tu es tannée comme j’ai pu l’être il y a plus d’un an, au bord de l’asphyxie, je t’encourage vivement dans tes démarches d’arrêter, car je te garantis qu’il n’y a aucune bonne raison pour fumer. Et ça, je suis persuadée que tu le sais au fond de toi! Tu mérites de t’aimer assez pour choisir une vie sans cette mauvaise habitude.
Aujourd’hui, en cette journée mondiale sans tabac, chaque respiration me crie fièrement, merci.
Rebecca, ex-fumeuse
Source photo de couverture