Ce soir, faut qu’on se parle. Le temps des Fêtes arrive. En fait, on va se le dire, ça fait déjà un p’tit bout qu’il est entré dans notre quotidien. Depuis le début novembre, il se taille une place dans la trame sonore de nos magasinages, dans les pubs de cadeaux de Noël, dans l’épopée des partys de bureau, dans les publications Facebook #regardezmonsapincommeilestbeau ou encore, dans le discours des gens qui souhaitent perdre leurs quelques kilos en trop pour entrer dans leurs beaux habits du Nouvel An.
Oui, on est dans cette période de l’année où beaucoup de gens font bien attention à tout ce qu’ils ingèrent – d’un coup qu’un bourrelet mal intentionné pousserait et nous ruinerait le temps des Fêtes. Ensuite, va falloir maintenir ça jusqu’au Nouvel An. Notre pire ennemi : le buffet familial. Et bien sûr, tu me vois venir, en janvier suivront les résolutions pour reprendre le contrôle des abus engendrés par la période des Fêtes. Je t’avouerais que ça m’épuise, ce constant contrôle sur notre corps pour que rien ne dépasse.
Source
Ce soir, je vais t’expliquer pourquoi, cette année, j’ai décidé que j’allais cesser de vouloir être à tout prix belle pis cute, cesser d’attendre qu’on me complimente sur ce que je porte et ce que j’ai l’air tout en picossant minutieusement dans le buffet. Je vais cesser de me culpabiliser devant les choix de la tablée que je mettrai dans mon assiette. Même que, si j’en ai envie, je goûterai à tous les plats, et ce, sans la moindre culpabilité. Peut-être même que je me resservirai une deuxième fois une bonne cuillerée de beans dans le sirop d’érable faites par mon grand-père.
Cette année, je vais cesser de me torturer à me priver et je vais dire oui aux somptueuses saucisses enrobées de bacon de mon enfance. Au moins, quand Noël sera passé, je ne regretterai pas de ne pas avoir pu goûter une dernière fois à la tarte au sucre de ma grand-mère. Quand Noël sera passé, j’aurai la satisfaction d’avoir apprécié chaque moment de mon temps des Fêtes en étant pleinement présente à ce qui se passait; les fous rire avec mes proches, le plaisir d’être ensemble une fois dans l’année, les jeux de mots de mon oncle et chaque bouchée d’amour. Cette année, mon Noël se concentra sur les relations que j’ai avec mes proches, parce que la vie va vite et on ne sait pas qui sera là l’année prochaine.
Source
Tu sais, l’an passé, ma grand-mère m’a appris une leçon tellement importante sur l’amour de manger. Ma relation avec la nourriture a toujours été bien compliquée. Me priver a toujours été la règle plutôt que l’exception. Ma famille, c’est une famille de gourmands et de bons cuisiniers. Ma grand-mère particulièrement. L’an passé, alors qu’elle était en fin de vie, elle m’a raconté un moment de son jeune âge, où elle avait mangé une tarte à la rhubarbe au complet. Elle me racontait s’en être tellement voulu d’avoir succombé à une tarte toute entière, mais, au moment où elle m’en parlait, alors qu’elle n’arrivait plus à manger la nourriture qu’elle a tant adoré, elle aurait donné n’importe quoi pour remanger de cette tarte, et ce, sans culpabilité.
Cette année, en enlevant ma robe de Noël, je vais me trouver belle pis cute, pas parce que je vais avoir tenu bon devant le buffet, mais parce que je vais avoir écouté mes envies et que je vais avoir profité de ce moment qui arrive une seule fois dans l’année. L’équilibre, ce n’est pas que de manger des choses qu’on a tendance à évaluer comme étant saines pour notre corps, ce n’est pas faire de bons et de mauvais choix dans son alimentation, mais bien d’accepter que, parfois, ça se peut qu’on mange plus et qu’on se permette d’autres types d’aliments. C’est correct.
Faisons de la période des Fêtes, un temps où on donne à notre corps et à notre esprit un répit de ce contrôle malsain. Laissons-nous nous nourrir, une bouchée à la fois, de ces souvenirs qui font de Noël un moment si magique.
Source
Photo de couverture : source