Aujourd’hui, je me gâte et je prêche pour ma paroisse! Dans ma paroisse, on fait un peu comme n’importe laquelle; on se réunit pour écouter une personne très sage nous parler d’un livre important. Ma petite église a pour nom les études littéraires et, en tant que converti et disciple de celle-ci, il est mon devoir de répandre la Bonne Nouvelle.
Premièrement – et il serait sot de ne pas commencer par cela -, étudier la littérature signifie que la tâche la plus significative est lire. Honnêtement, c’est tellement génial! C’est un peu se faire dire, si on est un geek, que la société sanctionne et valorise le fait que tu passes tes journées à gamer. Lire, c’est se laisser transporter dans des mondes insoupçonnés, c’est s’immiscer dans l’intimité de grands génies, c’est aussi laisser sa sensibilité être éprise de la beauté des mots qui s’unissent pour former des bouquets aussi variés que colorés. Eh oui! C’est ça notre boulot, en études littéraires!
Cependant, au gré de nos fantaisies, on arrive à se constituer des trésors de cultures générales. On ne finira peut-être pas avec des diplômes dans tous ces domaines, mais on se fait historien, anthropologue, philosophe, psychologue, politicologue. Bref, on développe une culture générale qui sert dans toutes les situations inimaginables. Surtout, l’on acquiert un immense coffre d’outils au niveau de l’interprétation. Lire signifie toujours interpréter les mots, les phrases, le sens d’un texte. Dans ce monde où les images et les mots pullulent autour de nous, savoir les décortiquer, prendre la mesure de leurs véritables portées et extirper leurs sens cachés représente une richesse inestimable. Et pis, on apprend à éviter les fautes dans nos textes, à se faire éloquent, à jouer avec la langue, et ça, c’est payant dans toutes les situations (elle était trop facile!). Au bout du compte, même si les emplois directement reliés à notre domaine sont plutôt rares, on emmagasine des aptitudes transdisciplinaires qui nous permettent d’être des candidats valables dans beaucoup de domaines.
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Finalement – et je tenais à terminer là-dessus -, côtoyer la poésie, la fiction ou même l’essai a pour effet de cultiver ce que notre monde contemporain rejette trop souvent du revers de la main : l’imagination, la créativité. Lire et interpréter, sans réduire la rigueur intellectuelle que l’exercice requiert, c’est un peu laisser la place aux rêves, à la rêverie, à notre émotivité. Les grands auteurs ont ce merveilleux pouvoir d’ouvrir le monde, d’en rendre perceptibles les plus ténus détails et de nous mener à des attitudes nouvelles et plus éclairées face à celui-ci.
Une fois la passion du bouquin acquise, il n’y aura plus un endroit, ni un moment ennuyant, pourvu qu’il y ait un livre dans les parages.
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