Lainage, intérieur de maison, latté post-festivités.
Ce matin, il fait froid. Le givre qui recouvre les fenêtres m’en informe. Le temps est gris et je vis au ralenti.
La maison s’anime déjà, je le sais par le bruit du café qui coule et par les craquements du parquet sous le poids des pas.
Vous êtes tous là. Il fait chaud.
Il y fait confortable.
Ce sapinage qui surplombe le bois franc laisse planer dans l’air des effluents non assumés d’un temps des fêtes qui tire à sa fin.
Tout le monde est déjà attablé pour ce brunch festif, tardif.
Le feu de bois et vos rires réchauffent l’endroit.
Votre présence à elle seule me comble.
C’est à cet instant précis, où la neige vient délicatement épouser le sol extérieur, que je ressens ce mélange émotif de crainte et d’amplitude.
Je vous observe tous, le temps semble se suspendre à vos mouvements.
Café à la main, cheveux en bataille, je réalise toute l’importance que vous avez pour moi. Cet instant où je m’arrête, où je prends un moment afin d’apprécier votre présence.
Nous sommes à ce moment de l’année où les journées ne sont pas assez longues et se succèdent avec une rapidité déconcertante.
Tant que nous ignorons si nous sommes toujours aujourd’hui ou bien demain.
Le temps passe si vite. Les gens partent trop vite.
J’ai envie de vous garder avec moi indéfiniment, que cet instant demeure.
Vous créez tous à votre façon mon univers, vous le rendez meilleur.
Vous y ajoutez tous une part de bonheur, de confort, de stabilité.
Vous y amenez vos craintes, vos défauts et vous illustrez, tous à votre façon, mes expériences, mes journées, mes années, mon infime apparition dans ce monde.
J’absorbe cette image de vous, cet instant de bonheur parfait, et je me sens privilégiée.
Privilégiée d’avoir la chance de faire partie de vos vies.
Cet instant précis où je vous contemple tous. Où je m’arrête pour apprécier votre présence.
Où je me rends compte que je n’ai pas envie de vous voir partir un jour.
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Par Emilie Helik-Deschênes
Marie-Ève Joseph
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