Chaque artiste a ses limites, comme chaque humain a les siennes, évidemment. Pour certains, l’art se limite à ce que l’acheteur veut, à ce que Monsieur et Madame Tremblay afficheront dans leur salon. C’est compréhensible, puisque certains sont prêts à tout pour vivre de leur art, même si ça signifie de se conformer à l’art décoratif. D’autres auront en plus un travail à temps partiel pour subvenir à leurs besoins et feront, coûte que coûte, ce qui les rejoint réellement le reste du temps. Et, bien sûr, les plus chanceux pourront vivre de l’art qui les rejoint.
Il y a les limites monétaires, les limites de temps, la limite du médium que l’on travaille, les limites physiques. Il y a la limite du stress que l’on peut se mettre sur le dos avant de virer fou. Il y a les barrières que l’on s’impose avant même d’atteindre des limites. Des qualités empoisonnées, des lames à deux tranchants : avoir confiance en soi et en son art.
C’est une chose de se savoir capable et d’être satisfait de son travail. Cela en une autre de s’asseoir sur ses lauriers et de se dire que les regardeurs ont aussi confiance en toi que toi-même.
Ce qui est bien en art, c’est qu’on dit que l’art, lui-même, n’a pas de limites, et quand on pense qu’il y en a, on se surprend encore à les dépasser. Il est là, à mon avis, le but ultime de l’art : toujours aller au-delà de ses capacités. Et les problèmes surviennent quand on se retrouve face à une barrière que l’on a soi-même mise, comme la lâcheté ou la procrastination.
Le domaine des arts est vaste et plein de possibilités. Et souvent, on s’y perd dans l’exploration et on s’éparpille. C’est bien de vouloir toucher à tout, mais en soi, ça vaut la peine de s’asseoir et de s’assurer d’avoir fait le tour de son projet avant de se précipiter ailleurs. D’aller au bout de soi-même avant de chercher le bout de l’univers.
Et toi, tu penses quoi de l’art?
Crédit : Ernesto Artillo