Vous la connaissez probablement pour ses singles New Americana et Colors. Ou bien pour sa collaboration avec les Chainsmokers sur Closer. Mais malgré l’énorme succès qu’a eu cette chanson, Halsey est bien plus que ça.
Halsey est, en fait, une anagramme pour son vrai nom, Ashley, mais aussi le nom d’une rue à Brooklyn où elle a passé beaucoup de temps quand elle était adolescente avant d’être découverte par un agent. Le tout s’est passé seulement en quelque mois. Un jour, elle était quasiment une sans-abri sans argent et, la journée après qu’elle a publié une chanson qu’elle a écrite, il y a soudainement eu quelques maisons de disques qui voulaient la signer. Une fois signée, elle a sorti un EP qu’elle a nommé Room 93, composé de 5 chansons qui tournent toutes autour de la même personne.
Il y a des chanteurs qui sortent des albums pour la musique. Mais des fois, il y a des chanteurs qui se transforment en artistes, qui font carrément de l’art, qui créent des concepts autour de leur musique et qui vont jusqu’au bout pour assurer leur authenticité.
Halsey fait partie de cette deuxième catégorie.
Son premier album studio, intitulé BADLANDS, a été lancé le 28 août 2015. Quelques mois avant sa parution, elle a expliqué le concept de cet album. Elle le décrit comme une ville entourée d’un désert, à la Las Vegas, qui garde les habitants de The Badlands captifs. La société est devenue dystopique et distante. Ce n’est que par après qu’elle a réalisé que ce concept était une référence à son état d’esprit lorsqu’elle écrivait les chansons de l’album. C’était comme si elle donnait un lieu physique à son esprit solitaire, une métaphore de son état mental.
Son deuxième album, intitulé hopeless fountain kingdom, n’est sorti que la semaine passée. Et encore une fois, Halsey n’a pas déçu. La promotion de ce disque a commencé en 2016, lorsqu’elle a affiché les mots « You can find me in the Kingdom » à la fin de son show au Madison Square Garden. En mars de cette année, elle a continué la promotion en donnant des indices sur les réseaux sociaux pour dire que son nouvel album sera encore à concept et aura même une histoire à la Shakespeare, style Roméo et Juliette.
J’ai toujours admiré cette femme. Les concepts qu’elle crée, qu’elle sort de sa tête… J’oublie souvent qu’elle n’a que 22 ans. C’est pour ces raisons que je la considère comme une artiste et non simplement comme une auteure-compositrice-interprète. Elle réussit à nous donner de la musique pas que pour la musique, mais pour l’art. Pour la politique. Pour les discours qu’on ne veut habituellement pas entendre, mais dont il faut parler. Elle est très ouverte vis-à-vis de ses batailles avec ses maladies mentales, notamment son trouble bipolaire et sa dépression. Ce discours est très important selon moi, surtout pour une artiste comme elle qui a une grande fanbase. Elle a appris à ses fans qu’il n’y a rien de mal de parler de maladies mentales, aussi taboues soient-elles. Les médias lui ont donné une étiquette de « tri-bi », soit biraciale, bipolaire et bisexuelle, étiquette qu’elle a tout de suite rejetée. Parce que comment peut-on prendre quelque chose de gros et d’important et le banaliser comme ça? Et c’est justement ça qu’elle veut dénoncer, le fait qu’on se concentre énormément sur ces aspects-là de sa vie, de la vie de n’importe qui en général, alors qu’on devrait se concentrer sur des choses plus importantes. Elle incorpore sa sexualité à sa musique, elle chante à propos de gars et de filles, à propos de son état d’esprit… Elle n’a pas peur. Et je l’admire énormément.
J’avoue que j’ai hopeless fountain kingdom sur repeat depuis qu’il est disponible. Je vous suggère fortement de faire pareil.
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