Ça fait des semaines, des mois, même. Tu regardes les vols sur Google, les appartements sur Airbnb et les destinations sur Routard.com, tu pin des images dans ton nouveau tableau « Voyage 2017 » sur Pinterest… Dès que tu as les yeux fermés, tu t’imagines ailleurs. Loin de l’école, loin du quotidien, loin de tout. Plus le temps avance, plus tu ressens le besoin de partir. L’idée ne te quitte plus, ce n’est qu’une question de temps avant que ce soit officiel. Une question de budget. Une question de congé.
Et finalement, les étoiles s’alignent. Bien droites, juste pour toi. Tu as réussi à avoir les semaines que tu voulais à ta job. Tu as un petit fond d’amassé. Bref, il n’y a rien pour te barrer la route. Ou encore, tu as décidé que, moment idéal ou pas, tu pars. Tu t’es dit que, dans l’fond, un emploi étudiant ce n’est pas si irremplaçable que ça. Que tes cartes de crédit sont vides et que, finalement, tu n’as pas tant de responsabilités. Que tu peux te le permettre.
Tu t’assois un soir, après avoir vu les prix des billets d’avion augmenter puis diminuer, et tu entreprends de remplir toutes les petites cases. Tu fais bien attention à comment tu écris ton nom. Comme sur ton passeport. Tu revérifies au moins 10 fois avant de passer à la page suivante. T’sais, des fois que j’ai cligné des yeux en vérifiant la première fois, des fois que j’ai écrit LOLO au lieu de LALO et que ça me coûte 200 $ à l’aéroport à cause de ça… Ça serait gênant. Et chiant.
Tu as comme une boule dans la gorge. Toutes ces semaines à n’attendre que ça, mais rendu-là, tu n’es plus si sûr. Rendu à la toute fin du formulaire, tu as comme la nausée. Tu regardes ton ami(e) et tu lui demandes : « J’clique-tu? » Et en le disant, tu te rends compte que tu souris, parce que ton stress, ton mal de cœur, c’est de l’excitation. De l’adrénaline. Donc, tu cliques. Et t’attends avec impatience que la confirmation apparaisse. C’est toujours là que c’est juste un peu trop long, assez pour te demander si tu n’as pas fait une erreur avec ta carte de crédit. Si tu ne t’es pas fait fraudé. Whatever.
Mais ta confirmation apparaît. C’est officiel, tu pars. Petite danse. Bulle mentale pour les 48 heures suivantes. Tu vas rajouter un countdown sur ton cellulaire. Tu vas pouvoir marquer les dates dans ton agenda. Tu vas pouvoir en parler officiellement. Sans de « peut-être », de « si » ou de « sûrement ». Parce qu’il n’y a rien qui rend plus réel un voyage que l’achat du billet d’avion.
31 jours.
Toi, il t’en reste combien?