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Je n’ai pas de racines, d’appartenance sentimentale à personne d’autre que les gens de ma famille. La vie m’a appris que les au revoir se passent trop souvent sans lendemain. Qu’une personne entre dans ma vie pour en repartir avec tout l’amour que je lui ai donné, comme un souvenir. Que ma main tendue ne sera pas tenue, que mes larmes ne sécheront pas. Je ne veux plus m’ennuyer de personne.
Je suis devenue avare de mon amour, mon cœur est piégé dans une cage dorée dont personne n’a la clé. Je suis une égoïste de l’amour, je le garde pour moi, en toutes circonstances. Je ne veux plus devoir m’arracher à une personne que j’ai trop aimée, je ne veux plus devoir quitter, je ne veux plus être blessée. Je ne veux plus m’attacher.
J’ai perdu des amis, trop, des secrets envolés dans le temps, des confidences perdues, des jours sans lendemain. Ce n’est pas de ta faute, je l’ai appris simplement. Je te vois arriver dans ma vie et je ne sais plus quoi faire. J’ai peur de notre relation, j’ai peur de ce qu’elle deviendra, de l’ampleur qu’elle prendra. Du mal qu’elle pourra me faire. J’aimerais faire autrement, être normalement construite, mais mon système de défense est incroyablement plus fort que l’amour et l’amitié.
J’ai si peur de m’attacher à toi et devoir te quitter, j’ai peur de te pleurer. Finalement, j’ai peur que tu entres dans ma vie, que tu chamboules mes jours et mes nuits. Que tu trouves la clé de ma cage, que tu la détruises, comme tant d’autres ont fait. J’ai peur de m’ouvrir, que tu connaisses tous mes secrets, que tu me connaisses par cœur, qu’il n’y ait plus de surprises. J’ai peur de devenir transparente.
Je préfère être l’inconnue, celle que tu ne connaîtras jamais vraiment. Celle à qui tu ne devras rien car je ne pourrais te donner ce que tu veux. Celle à qui les promesses ne seront pas utiles, celle que tu pourras oublier. De cette manière, je n’aurai pas de peine. De cette manière, mon cœur restera intact et sans fissures car je ne saurais où mettre la cicatrice de toi, je n’ai plus de place sur mon cœur.
Certes, je voudrais faire autrement, je te le jure que je voudrais me partager, mais la peur me fige. Tellement fort que je ne peux plus bouger. Peut-être qu’un jour, je pourrais laisser mon amour si bien gardé s’envoler, peut-être qu’un jour je pourrais m’attacher à toi, tranquillement.
En attendant, je dois guérir mon amour, je dois guérir mon cœur…