Salut mon amie,
J’aimerais ça faire plus que t’écouter, pour une fois. J’aimerais trouver les bons mots pour toi au moment où tu en as le plus besoin, te décrire ma façon de voir la situation ou te conseiller comme certains savent si bien le faire. T’es mon amie, je t’aime, sauf que je sais pas comment faire pour te consoler. J’ai jamais été celle qui courait vers une personne en pleurs dans la cour d’école par curiosité ou par empathie. J’étais plutôt celle qui s’informait de la situation à distance, par malaise peut-être. J’ai toujours été plus à l’aise avec l’écrit que l’expression orale, puis j’ai pas l’impression que ça s’améliore avec le temps. Quoi qu’il en soit, j’ai pas envie que tu penses que je suis une mauvaise amie ou que j’arrive pas à te comprendre. Au contraire, je suis passée par le même chemin sinueux que tu traverses actuellement. J’ai eu peur, moi aussi. J’ai trouvé la vie longue et difficile par bouts. Ça fait que quand je te vois t’enfoncer, ça me fait tellement de peine que j’ai envie de prendre ton mal, de te serrer dans mes bras et de te crier à quel point tes sentiments sont normaux, mais aussi qu’ils ne dureront pas éternellement. Sauf que ça n’arrive pas, parce que j’ai un blocage. Il y a une panoplie de mots dans ma tête qui se poussent les uns les autres, qui ne veulent pas se laisser tranquille, mais qui ne sortent jamais de ma bouche.
J’ai peur que tu trouves que je ne suis pas assez là pour toi, parce que t’as toujours été tellement bonne pour me rassurer et pour me guider. Je me sens mal de ne pas être tout à fait apte à te redonner ce que tu me donnes. Ça me rend triste de ne pas savoir te consoler comme je voudrais. J’espère que tu m’aimes même si parfois mes conseils sont pas si bons ou que j’ai trop souvent l’air à chercher mes mots. Je ne sais pas quoi te dire, mais je t’aime et je te comprends. Pardon pour l’amie imparfaite que je suis parfois.
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