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Je n’ai plus envie de faire semblant

Trop longtemps j’ai fait semblant. Semblant que tout allait bien, que j’étais en contrôle, que j’appréciais quelqu’un. Faire semblant équivaut à taire mon vrai moi, mes vrais besoins et mes vraies pensées. Nous sommes dans une société où l’on attend de nous d’être toujours tellement calmes, tellement à notre affaire et où l’on devrait – semble-t-il! – aimer tout le monde ou du moins leur faire croire.

Je n’ai plus envie de ça. J’ai envie d’être authentique et de m’entourer de gens authentiques. De le dire quand ça va moins bien, de le dire si quelqu’un n’a plus ou pas sa place dans ma vie, de le dire quand j’ai des émotions qui montent. J’ai envie de perdre le contrôle des fois. De crier, de pleurer, de danser. J’ai trop longtemps été un mur. À travers lequel rien ne pouvait passer. Un mur solide, dur, froid. Je préfère être un arbre. Je veux danser dans le vent, prendre racine dans la terre et m’élever vers le soleil, m’abreuver de la pluie. Je veux être souple, malléable, vibrante. Je veux être vivante et non pas survivante.

Faire semblant m’a conduit à une grosse dépression cet hiver. Je voulais trop performer, continuer comme si de rien n’était avec le travail, l’université et les obligations de la vie. Continuer des relations malsaines qui ne faisaient que me tirer vers le bas. Continuer de sourire jusqu’à ce que mon visage craque, continuer de sourire parce que c’est plus facile que de justifier pourquoi tu pleures. C’est plus facile de faire semblant d’être d’accord avec les agissements de quelqu’un que de le confronter, tout comme c’est plus facile d’acquiescer que de poser des questions. Faire semblant, c’est pour moi une seconde nature, c’est un moyen de me protéger depuis longtemps. Mais un jour, le faux-semblant s’est transformé en une fille qui n’était plus que l’ombre d’elle-même. Je me suis perdue à travers mes mensonges. Je suis tombée en mille morceaux.

Je me suis écroulée. J’ai continué de faire semblant quand même, avec mes mille morceaux dans mes mains. J’ai appelé à l’aide avec le sourire dans le visage, j’ai pleuré en riant. Personne ne remarquait rien évidemment. Il faut connaître réellement une personne pour voir derrière les apparences et pour reconnaître cette tristesse qui noie son regard, même dans le plus grand des éclats de rire.

Maintenant que j’ai remonté la pente, j’ai simplement compris que je voulais être moi-même totalement. Même si ça vient avec des émotions dures à gérer, même si ça vient avec des journées où ça ne va pas, même si ça fait en sorte que des gens me laissent tomber. Je me suis trop fait dire que ça ne paraissait pas que j’étais en dépression, que j’avais l’air tellement heureuse et en contrôle. Je me suis rendu compte que j’enfouissais trop mes réels sentiments et que je gardais des gens dans ma vie qui ne m’apportaient plus rien de bon. Et ça, c’est totalement malsain. Il vient un moment dans la vie où l’on doit se choisir.  Le plus beau dans la vie c’est d’être soi-même et d’être entouré de personnes authentiques qui nous acceptent ainsi.

Tu sais, Crépu, avec l’été qui arrive, on enlève des couches de vêtements. Alors pourquoi ne pas enlever aussi nos masques? Ça reste la couche la plus difficile à enlever, mais oseras-tu le faire?

Photos : Unsplash

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