T’sais fille, j’ai pas les mots qu’il faut pour te consoler, t’encourager ou te remonter le moral quand ça va pas. J’te vois t’autodétruire avec tes idées noires pis tes pensées d’infériorité. Pis ça me fait d’la peine.
Ça me fait d’la peine, parce que j’le sais que t’es pas née de même, que ton coeur s’est brisé avec les années. Que ta tête a commencé à penser que tu vaux rien parce qu’on s’est foutu de tes sentiments.
Mais t’sais fille, c’est pas parce que j’sais pas quoi dire que je la vois pas ta souffrance pis que j’suis insensible aux larmes qui coulent sur tes joues. J’trouve ça tellement dommage de te voir te détruire toi-même à petit feu. Tu mérites pas ça.
J’le sais que ça se fait pas du jour au lendemain s’aimer, surtout quand ça fait plus de dix ans que tu t’aimes pas. Mais je t’en prie fille, arrête de penser que t’as pas droit au bonheur. Un jour, la tempête dans ta tête va finir par s’essouffler, pis tu vas voir que ce que tu te disais c’tait pas rationnel, que tu te faisais du mal toi-même.
T’sais fille, j’aimerais ça les trouver les mots qui te feraient te sentir mieux, qui te donneraient confiance dans la vie un peu. Pis qui te prouveraient que tu mérites mieux.
Mais tout ce que j’peux faire, c’est d’observer ton mascara qui a coulé à force de trop pleurer. Ou les larmes au coin de tes yeux que t’essaies de ravaler.
J’aimerais ça fille te voir sourire, que tu remarques à quel point t’es belle et merveilleuse. J’aimerais ça, pour une fois, te voir heureuse.