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Je ne t’aime pas. Oui toi, cher client, je ne t’aime pas. Quand tu chiales à propos du mauvais service, quand tu déplies les vêtements, quand tu poses les pires questions : TU GOSSES. Il y a bien sûr des exceptions mais en général, toi, client de misère, tu me fais le même effet qu’une gastro. Je crois que l’humain n’est pas préparé pour les clients désagréables. Si tu penses que notre gentillesse est sincère, tu te trompes, client!
Tu es toujours là pour défaire mon travail. Quand je plie une belle grosse pile de t-shirts laids, tu t’assures toujours de passer derrière moi et de scrapper mon travail. Mais POURQUOI tu fais ça, client!? Quand tu désires une grandeur, pourquoi ne fais-tu pas que REGARDER les étiquettes des vêtements en dessous à la place de détruire la pile comme si elle était Hiroshima? Je vais juste plus t’aimer et ainsi semi apprécier ta brève présence. Et quand tu passes à côté d’une robe, par exemple, et qu’elle tombe, tu pourrais peut-être la RAMASSER. Si tu étais dans une animalerie et que tu faisais tomber un petit chien, tu le ramasserais, hein? FAIS LA MÊME CHOSE AVEC CETTE PAUVRE ROBE SANS DÉFENSE! Sinon c’est moi, ton cher esclave temporaire, qui devrai la ramasser et ainsi avoir envie que tu t’enfarges dans ladite robe et que le contenu de ton crâne se déverse sur le plancher du magasin (c’est une image, bien sûr).
Tu ne laisses pas ta place non plus dans le chialage! Quand tu vois bien que nous sommes cinq aux caisses et qu’il y a une file de clients, tu prends bien soin de m’avertir qu’il y a beaucoup de monde et que l’on ne fournit pas assez, et là, je t’aime un peu moins. Quand tu chiales quand je mâche timidement une gomme afin de masquer l’odeur de mon repas en me traitant de mal élevé, je t’aime vraiment moins… N’oublie jamais, mon beau client, que j’aurais mille et une raisons de chialer à ton sujet (d’où la pertinence de cet article). Dis-toi aussi que quand tu émets un commentaire communément qualifié « de marde », nous, les vendeurs-bons-à-rien-cons-méchants, n’hésitons absolument pas à te bitcher entre collègues. Rares ont été les moments où j’ai apprécié tes commentaires douteux qui, non, ne me font pas sourire. Client, à la place de chialer sur le « mauvais service », apprécie donc l’amabilité dont je m’efforce de faire preuve afin de te donner l’impression que tu es important pour moi.
Puisque je pourrais écrire un livre complet à ton sujet, cher client, et que, lorsque je pense à toi, je commence à pleurer du sang, voici, en rafale, une petite liste de raisons du pourquoi je ne t’aime pas :
- Quand tu arrives deux minutes avant la fermeture et que tu prends ton temps pour magasiner, ce qui m’oblige évidemment à finir plus tard et à ainsi gaspiller les précieuses minutes de ma jeune vie…
- Quand tu me demandes où est-ce que tu peux essayer tes morceaux alors qu’il est écrit en giga gros « cabines d’essayage » un peu plus loin…
- Quand tu engueules ton kid comme s’il n’y avait pas de lendemain, ce qui a pour résultat de me rendre extrêmement mal à l’aise…
- Quand tu parles au cellulaire lors de ton passage à la caisse, ce qui m’oblige à gueuler comme un cave pour que tu m’entendes…
- Quand tu oublies de mettre ton bon vieux déo et que tu m’imposes du même coup ton odeur de gorille…
Bref, client, je crois que tu comprends pourquoi je ne te porte pas dans mon cœur, mais n’oublie jamais que tu es important afin de me permettre de faire mon boulot de rêve (faux). Bonne semaine, chers futurs clients désagréables! Xx