Ce matin-là, au lieu de prendre l’autobus, j’ai fait le trajet jusqu’à l’école avec mon amoureux. Dix-sept minutes avec lui de plus qu’à l’habitude. Il faut dire que, depuis un mois, nous avons moins de temps à nous puisque, trois jours par semaine, je vais m’entraîner en sortant de mes cours. C’est clair que si je rentre à la maison directement, je ne sortirai pas m’entraîner : entre les devoirs de la petite, les miens, la bouffe, le lavage et tout le bataclan, vacher sur mon derrière grimpe en tête de mes priorités à la seconde où je m’habille en mou.
Sur la radio, syntonisée aux flatulences verbales d’un animateur que je ne nommerai pas mais que je déteste parce qu’il s’écoute parler, la surenchère entre le présentateur et sa collègue est partie : lequel des deux avait le plus d’excuses pour être gros – et le rester! Le débat ne volait pas haut, mais je sais qu’il cache un autre problème commun à plusieurs.
J’ai regardé mon chum, mon joufflu et dodu quadragénaire bien portant d’une bedaine qui me fait craindre le cancer, le diabète ou l’infarctus qui pourrait m’en séparer prématurément. J’ai pensé à ma fille, ma belle rondouillette qui, elle, aime le sport, mais qui mange comme si nos réserves alimentaires devaient exploser dans la journée. Mes raisons de changer, ce sont eux. Si je peux en inspirer un seul des deux j’aurai réussi, peu importe ce qui se passe sur la balance.
Un jour, un intervenant psychosocial m’a dit que j’étais comme un campeur qui monte une tente : si je ne veux pas qu’elle parte au vent, je dois l’ancrer solidement au sol, à l’aide de cordes pour retenir les pans. Plus j’ai de cordes pour la retenir, plus elle sera résistante aux intempéries. L’image est restée.
Lorsqu’on aborde un projet tel qu’une perte de poids de 100 livres et plus (dans mon cas, avec 128 livres en moins, j’aurais un poids santé considérant ma composition corporelle), c’est important d’avoir un maximum de « cordes » puisque c’est un travail de longue haleine. Si vous contemplez l’idée d’entamer le périple, vous aussi, j’aimerais vous partager, en 5 points, la manière dont j’ai tendu mes cordages.
1. Faire la liste des raisons pour lesquelles vous souhaitez entamer une démarche de mise en forme.
Ce n’est pas seulement une question de chiffres du genre « Peser tant et porter telle chose ». Dans mon cas, les trois premières raisons étaient :
-Monter un escalier sans être essoufflée ;
-Le linge Plus Size est cher, laid, ne tombe jamais bien ;
-Je ne veux pas avoir été grosse toute ma vie.
Après ça, les raisons ont défilé assez rapidement et je me suis rendue à trente-sept. Faites l’exercice et gardez cette lettre à portée de main.
2. Fixez-vous des objectifs clairs, précis et nombreux.
Que ce soit de courir un 5 km, sauter en parachute (il y a une limite de poids), ou juste de changer de taille de jeans, voyez-les comme autant de petits succès sur votre route. Et plus il y a de succès, plus c’est motivant de continuer.
3. Le seul moment où c’est permis de regarder en arrière, c’est pour apprendre de ses erreurs.
Vous savez, toutes ces fois où j’ai laissé tomber m’ont appris quelque chose sur moi-même. Au début je croyais que ça voulait seulement dire que j’étais une grosse nulle, mais désormais je sais que j’ai besoin d’un mélange de souplesse et de discipline. Qu’on m’apprenne comment faire sans le faire à ma place. Que j’ai besoin du maximum de planification pour éviter de « tricher » et d’être indulgente lorsque ça arrive.
4. Maintenant et jusqu’à la fin de vos jours.
Prenez les choses une semaine à la fois. Qu’est-ce que vous pouvez mettre en place là, maintenant, et qui sera facile à maintenir. La première chose sur laquelle je me suis appliquée fut de boire 6 verres d’eau (1,5 litre) quotidiennement. La deuxième a été de suivre mon assiette santé. La troisième semaine, j’ai planifié mes repas et mes collations à l’avance. Cette semaine, je suis allée trois fois au gym et j’ai fait un DVD d’entraînement à la maison. D’une semaine à l’autre, j’incorporerai un nouvel objectif si ceux mis en place précédemment fonctionnent toujours.
5. Soyez conscients de vos limites… mais ne vous laissez pas arrêter par elles.
Je n’aime pas le poisson. Le thon ça va, les pétoncles j’aime bien, mais manger trois repas de poisson, en ce moment, c’est trop. Ce n’est pas réaliste et si j’essaie de le forcer à ce stade, ça ne fonctionnera pas : je ne suis pas encore rendue à ce point-là, mais c’est sur la liste. Aujourd’hui, c’est peut-être gros s’entraîner 4 fois par semaine, manger des légumes, moins de chips, renoncer à votre poutine et le tout en fait une immense montagne que personne, à la fin d’une grosse semaine de travail, n’a envie d’envisager de gravir.
L’important c’est que, quel que soit votre premier pas, vous en fassiez un. Peu importe où vous commencerez, l’essentiel est que vous commenciez quelque part.
P.S. Merci infiniment pour votre accueil chaleureux et vos commentaires. Juste de sentir que quelqu’un me lit, je me sens plus forte dans ce processus.