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Ce qu’il faut savoir avant de sauter dans une piscine pour nager avec les dauphins

Je sais Crépu, le thermomètre est collé à -20. Il fait frette, l’hiver est pogné pour de vrai. Les gyrophares des déneigeuses qui reflètent dans ta fenêtre ont devancé ton cadran pis tes narines collent quand tu mets le pied dehors. T’en as déjà plein le… de l’hiver, ça fait que tu viens de te booker un tout-inclus pour le Mexique dans 3 semaines avec l’argent que ta grand-mère t’a shipé dans une carte pour Noël. C’est bien beau tout ça, moi aussi, si j’avais des économies, j’aurais pris le premier vol pour Cuba. Cependant, comme j’ai pas une maudite cenne, je reste icitte pis j’en profite pour te faire la morale sur les delphinariums et les forfaits pour aller nager avec les dauphins dans une pataugeoire. Voici donc, sans plus tarder, tout ce qu’il faut savoir avant de sauter dans une piscine avec les dauphins, ou du moins ce que j’aurais moi-même dû savoir avant de plonger dans un bassin fermé il y a 7 ans au Mexique.

Une industrie lucrative

Premièrement, il faut savoir que les delphinariums et autres aquariums du genre constituent un marché très lucratif à la grandeur de la planète. Pour ne mentionner que quelques chiffres, un dauphin coûte en moyenne 100 000 dollars US à acquérir, alors que les profits annuels rapportés par ce seul individu sont estimés à 1 million de dollars. Détrompe-toi Crépu, les motivations des grands aquariums présentant des dauphins sautant dans un cerceau aux demi-heures est bien loin d’être la conservation et le bien-être de ces animaux!

Des pratiques malhonnêtes

Les sommes astronomiques engendrées par l’élevage de dauphins en captivité en font l’animal sauvage le plus prisé de la planète, ce qui explique les pratiques de chasse et toutes les atrocités qui en découlent. Chaque année, 23 000 dauphins sont tués dans des conditions immorales menant à de vrais bains de sang. L’animal est principalement chassé dans les eaux du Japon, de Cuba ou des îles Salomon où ceux-ci sont capturés en grand nombre et arrachés à leur famille ou au groupe auquel ils se rattachent. Les plus beaux spécimens sont alors acheminés vers les grands aquariums et le reste en direction des abattoirs afin de vendre leur viande sur le marché japonais. Le documentaire La Baie de la honte dénonce d’ailleurs ces pratiques malhonnêtes.

Les revers de la captivité

Une fois en captivité, les dauphins sont gardés dans des bassins fermés avec d’autres individus provenant de différents endroits sur la planète. Bien qu’ils soient des animaux sociaux, ces dauphins provenant de populations distinctes sont incapables de communiquer entre eux, ce qui n’est pas sans conséquence sur le stress et les tensions ressentis par ces derniers.

Les dauphins sont ensuite dressés pour apprendre à faire des tours qui nous semblent bien impressionnants vus de l’extérieur. Pour inciter les dauphins à obéir, les dresseurs utilisent la nourriture. Ainsi, chaque fois que le dauphin obéit, un poisson lui est lancé. Cependant, lorsque ceux-ci sont rassasiés, ils cessent d’obéir, ce qui pose certainement problème pour une industrie qui vend du divertissement. Pour cette raison, les dauphins captifs sont maintenus sous-alimentés, ce qui, bien entendu, est immoral.

Ce régime alimentaire constitué de poissons morts, le stress, la dépression ou encore les maladies cutanées causées par les concentrations élevées de chlore dans l’eau ne représentent que quelques raisons pouvant expliquer la faible espérance de vie des dauphins captifs. En effet, savais-tu que les dauphins et les orques captifs vivent en moyenne deux fois moins longtemps qu’à l’état sauvage? Des cas d’automutilation voire de suicide auraient également déjà été observés parmi les dauphins en captivité. Pas étonnant lorsqu’on sait que la plupart des besoins vitaux de ces animaux ne sont pas comblés. D’ailleurs, si t’as pas encore écouté le documentaire Blackfish (disponible sur Netflix), je te le suggère fortement!

Nager avec les dauphins en liberté

Nager avec les dauphins en liberté est sans contredit beaucoup plus éthique. Cela ne veut toutefois pas dire qu’on peut se fermer les yeux et plonger à bras ouverts dans l’océan sans se poser de questions. En effet, les forfaits que nous présentent les entreprises touristiques sont très lucratifs étant donné la forte demande. Or, ces profits engendrent de la compétition entre diverses petites entreprises, ce qui augmente fortement la pression et le dérangement exercés sur les populations de dauphins environnantes. Les bateaux sont de plus en plus nombreux et n’hésitent certainement pas à s’approcher et à déranger des groupes de dauphins pour épater les touristes.

Ceci dit Crépu, si l’envie te prend d’aller nager avec les dauphins pendant ton voyage dans le Sud, réfléchis-y bien. Participer à ce genre d’activités, c’est malheureusement encourager les atrocités auxquelles se livrent de puissantes compagnies. Gardons en tête que si des dauphins sont aujourd’hui encore maintenus captifs, c’est qu’il existe une forte demande pour ce genre de divertissements, mais qu’ensemble, on peut changer les choses.

Sources :

Blog Les Daupins 

Radio-Canada

Documentaire Blackfish de Gabriela Cowperthwaite

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