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Blessure d'ego

Je l’ai refait. J’y suis retournée. Pour une énième fois.

Puis, je l’ai laissé tomber, je l’ai écrapouti, je suis passé dessus en char. 5, 6, 7 fois. Je l’ai piétiné, j’ai sauté dessus à pieds joints. Comme si je n’avais rien appris.

Je l’ai laissé là, démembré, meurtri, gravement blessé.

J’ai laissé mon égo chez toi.

Je suis restée là à constater la triste réalité. Sans bouger, tétanisée. J’ai fait semblant de rien. Je suis restée là à vous écouter, elle et toi, me raconter vos sorties, vos activités, votre quotidien. J’ai tout entendu. Les subtilités, les non-dits, les allusions. J’ai tout compris, mais j’étais incapable de partir. Je n’arrivais plus à bouger. Et j’ai fait durer le supplice, pendant des heures, avec ma tête qui me disait : « Va-t’en, t’as plus rien à faire là, tu n’as plus rien à trouver, ni à prouver » et mon cœur qui me chuchotait : « Attend, ce n’est pas ce que tu penses, il y a sûrement une explication, va au bout des choses ».

Pourtant, j’étais déjà allée au bout de ce que je pouvais. Plusieurs fois.

Mais je suis tout même restée là, à m’enfiler des bières en série. Parce que j’étais figée, mortifiée. J’avais peur de me lever et de partir. J’avais peur de faire une scène, de m’humilier une fois de plus.

Toi, tu as choisi la fuite et le silence. Pendant tous ces mois, j’ai attendu et espéré réparation. Foutues attentes. Jusqu’à ce jour, je n’avais jamais compris pourquoi j’avais tant de difficultés à m’en remettre. Tout ce que je souhaitais, c’était  une rupture en bonne et due forme, juste une séparation d’adulte. Avec des mots.

C’est mon égo qui voulait ça. Il voulait juste être reconnu, entendu. Il s’attendait à recevoir une explication. Il attendait des excuses. Pour avoir été maltraité.

Je me suis assez humiliée. J’ai compris ce soir-là que je ne devais plus avoir d’attente, que je n’aurais jamais ce que j’aurais souhaité. Et que c’est moi qui avais maltraité mon égo pendant tout ce temps.

Le lendemain matin, sur le pas de ma porte, j’ai retrouvé mon amour propre à côté de mon hangover.

Je l’ai ramassé, puis je l’ai câliné.

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