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Évasion boréale – Par Emma

J’ai dernièrement parcouru une longue distance à travers la région de Québec en voiture. Je me suis tellement sentie perdue, quand, entourée de grande nature, il n’y avait plus que moi et les innombrables arbres des collines environnantes. Je me suis arrêtée sur le bord de la route, je me suis détachée et j’ai fermé le moteur sans même prendre le soin d’enlever les clés et de barrer la voiture. Je suis sortie et j’ai marché durant des heures. Combien ? J’en ai absolument aucune idée. Pour une fois, j’ai oublié de regarder l’heure, de regarder mon cellulaire et mes e-mails. J’ai marché, observé et pensé au pourquoi de toutes ces listes des plus beaux endroits à visiter quand le Québec, à lui seul, cache des forêts dont l’élévation est littéralement indétrônable.

Alors, je me suis promis un cadeau pour mes 19 ans : mes meilleures amies et moi, nous allions nous offrir un séjour dans un chalet isolé du reste du monde. Alors que ce dernier allait continuer de tourner rapidement—trop rapidement—nous, nous allions faire de la randonnée pédestre avec nos sacs à dos, recueillir l’eau d’une chute et la faire bouillir pour nous hydrater, nous réchauffer par les feux que nous allions alimenter, faire pipi à côté des animaux et faire du « no trace ». Nous allions lire des livres, nous conter des histoires, écrire les nôtres aussi, construire des bracelets d’amitié et redéfinir nos vrais besoins dans la vie. Nous allions discerner nos peurs jusqu’alors inconnues et tenter d’en grandir enfin. Nous allions énumérer nos rêves et nous encourager à être heureuses. Le retour à la vraie source.

Deux semaines plus tard,  mes deux meilleures amies et moi sommes parties à la Forêt Montmorency ; la plus grande forêt d’enseignement et de recherche universitaire au monde, totalisant 412 km2! Nous avons choisi de séjourner dans un refuge absolument magnifique : La Chute.

Nous sommes parties à 7h00 du matin pour arriver vers l’heure du dîner au refuge. En longeant le sentier D, assez difficile surtout à la mi-mai considérant que la neige n’a pas tout à fait fondu, nous nous sommes rendues à un chalet comme suspendu à la chute. Sa vue panoramique nous a émerveillé et nous avons profité du spectacle pour relaxer et rester silencieuses.

Chacune de nous, peu importe les difficultés à surmonter durant ces deux jours en sentiers jusqu’alors pas encore aménagés, a été éblouie par la beauté de la nature et de la force de son immortalité. Nous nous sommes dégagées de nos besoins matériels et avons appris qu’une vie minimaliste, au fond, nous plaisait beaucoup plus que n’importe quelles dépenses en cosmétiques, accessoires ou vêtements.

Aller dans ce refuge, nous faire bercer par la mélodie de la chute, nous réchauffer d’un feu qui sentait l’amour, c’était le bonheur. Nous sommes retournées à la source, à la chute d’où nous nous sommes revigorées durant ce séjour.

Cet été, profitez donc de nos territoires Québécois et enfoncez-vous aussi dans ses forêts. Deux jours, quelques heures ou encore quelques semaines, prenez le temps d’être heureux comme nous trois!

À la fin de l’expédition, une pensée m’est venue en tête. C’était quoi, exactement, qui rendait la nature si splendide, si vivifiante et si admirable ? Pourquoi, autant au Québec qu’en Colombie, qu’en Afrique ou encore qu’en Asie ou qu’en Europe, on s’y perd de la même façon? Ce sont les arbres, leur énergie ? Les animaux, leur curiosité ? L’eau des feuilles ruisselantes sur nos visages, sa vitalité ? Qu’est-ce qui fait que le Québec est aussi appréciable que tout autre endroit et que nous l’oublions toujours ? Élevés en ville, à apprécier les deux arbres de son terrain, nous vivons où l’homme a créé et consommons ses mêmes réalisations. Seulement, la vraie vie, elle se trouve où l’homme perd le contrôle de son territoire, où il est possible de découvrir la vraie Mère Nature, ses vraies offrandes. Car, en vérité, tout ce que Mère Nature a créé, c’est ça la pure richesse, la vraie source et l’authentique bonheur.

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