Hello mes lutins,
L’année passée, à Noël, j’étais accotée. Je jonglais d’une famille à l’autre pis j’errais de party en party. Je dirais pas que c’était ZE time of my life, mais je jouissais du luxe de dormir collée, pis d’écouter Ciné-Cadeau dans les bras d’un ti-boy. C’était cool pour ça.
Aussi, parce que j’avais un chest à mon entière disposition, j’avais moins frette. Moins frette dans mon lit. Surtout. Parce que dans mon cœur, attention l’émotion, la brise était là pour rester. Toudoum CHI!
Ça fait que cet été, n’écoutant que mon instinct de fille qui-aime-trop-l’amour-pour-le-voir-s’éffriter-comme-une-vielle-sacoche-en-faux-cuir, j’ai pacté mes p’tits, j’ai pris mes cliques pis mes claques, j’ai loué un nouvel appart, j’ai empoigné ma H20 MOPE, j’ai brisé le ménage, pis cassé la baraque.
Après, j’ai vécu toutes les étapes normales d’une peine d’amour. Je suis allé en voyage, je me suis redécouvert (ça, c’était merveilleux), j’ai dansé, j’ai écouté de la musique, j’ai chanté, j’ai frenché, j’ai regardé des films sous-titrés, j’ai fait ce qui me tentait. Tout le temps. Je me suis laissé pousser le poil des jambes pis j’ai sauté des repas, j’ai dépoussiéré mes bobettes parachutes pis j’ai dormi au milieu de mon lit. J’étais ben. Sauf que!
Un bon samedi, demandez-moi pas pourquoi, j’écoutais Rouge FM. Soudain, nowhere de même, All I want for Christmas is you dans mes oreilles.
Pis là! Je me suis dit : « Ouin ben ma Jade, c’tannée, à Noël, tu vas être SINGLE BELL! »
Au début, j’ai été un peu surprise par le soubresaut de peine d’amour qui m’envahissait, mais je me suis vite remise sur mes pattes. Parce que bon! Ciné-Cadeau sera peut-être moins chaleureux c’t’année, pis la nuit du réveillon sera peut-être moins hotsy, mais c’est pour le mieux. Get out la dépendance affective! Très peu pour moi. Merci, je ne mange pas de ce pain! La prochaine fois que je me collerai, entre le 24 pis le premier, je feelerai in love, cozy, épanouie.
Pour vous, crépues qui êtes dans la même situation que moi, qui ont écouté l’album de Noël de Mariah Carey en boucle, en boule, depress, en buvant du gin, j’ai préparé une liste des :
20 avantages d’être célibataire entre le 24 pis le 1er
(attachez votre tuque!)
- Ne pas dealer avec une belle-famille;
- Jouir d’un horaire de party vraiment moins compliqué;
- Passer plus de temps avec sa propre famille;
- Passer plus de temps avec ses merveilleux potes;
- Acheter un cadeau de moins (ben quoi!);
- Vivre une quick-romance du 31 janvier;
- Dormir en étoile jusqu’à 13 h 30;
- Se sentir concernée par la toune de Noël niaiseuse des Trois gars su’l sofa;
- Ne pas entendre « Grouille! » quand c’est le temps de partir, mais que t’es même pas encore habillée;
- Se soucier très, très peu de ton haleine de crème de menthe;
- Ne pas devoir partager sa doudou sur le divan, en écoutant le Grinch;
- Prendre une brosse intime avec son bro, sa sœur, ses meilleurs amis;
- Porter fièrement son pyjama le plus hideux;
- Tomber sur une game de hockey à RDS, pis changer de poste;
- Avoir une meilleure raison que d’habitude pour boire comme une éponge;
- Organiser une soirée de filles sans devoir mettre un ti-boy au chemin;
- Devoir faire moins de bouffe pour les potlucks;
- Ne pas faire de compromis, prendre le temps des Fêtes pour penser rien qu’à soi;
- Feeler free d’écouter le film de Noël des Poney;
- Feeler free tout court;
Pis comme le dirait un de mes sages collègues : « profites-en! Ça durera pas longtemps! »
Love!
Alexe Raymond, réviseure, raymond.alexe@gmail.com