from-italy.com
Blog

Les moules, partie 1 – Par Kayvin

Salut!

Afin de confondre les sceptiques envers mon dernier texte, aujourd’hui je sors ma craie et mon ardoise (ouaip, on est en 2015, mais c’est moi qui écris alors, je sors mon ARDOISE) pour te faire un crash course sur l’influence qu’on peut exercer sur notre propre niveau de bonheur. Bon, je suis un peu imposteur parce qu’il y a un an à peine je connaissais pas vraiment ce dont je vais te parler, mais je me dis que c’est pas parce qu’on vient d’apprendre à faire du gâteau qu’on peut pas le faire goûter aux autres (au pire tu mettras du lait dessus si c’est trop sec dude). Je suis ici pour te parler des « mindsets », mon nouvel intérêt restreint! Comme j’ai pas de traductions satisfaisantes à te proposer pour l’instant, je vais rester dans ma métaphore culinaire et comparer ça à des emporte-pièces qui sont dans ta tête. (Emporte quoi? « Emporte-moules » stie!)

Avant toute chose, c’est l’heure de la tranche de vie douteuse. Sauve-toi pas lecteur avide de sensations fortes! Tiens, je t’offre une accroche digne du meilleur site de nouvelles inutiles pour garder ton intérêt :

« Cet homme s’est levé une heure trop tôt, mais tu ne réaliseras jamais ce que cela a changé à sa vie. Continue de lire pour le découvrir. » (Imagine maintenant une photo floue avec un cercle jaune et une flèche qui pointe vers rien.)

Bon, maintenant que tu te sens interpellé, je poursuis. L’autre jour, je me lève pareil comme tous les autres jours de la semaine : je m’écroule en grognant en bas de mon lit pour ramper jusqu’à la salle de bain en me faisant une fois de plus la fausse promesse que ce soir, c’est décidé, je me couche direct après 30 Vies pour pus être fatigué demain. Je fais toute ma routine dont je t’épargne les détails pourtant savoureux et là, au moment de partir travailler, qu’entends-je, mon cadran qui sonne pour que je me réveille!

« WTF…?! Ton histoire est full poche! ».

OK OK, j’avoue que j’ai déjà vu meilleur punch, voix adolescente dans ma tête qui aime ben les moules. I.O.U. un film de Jean-Claude Van Damme pour me faire pardonner et assouvir ta soif de complexité narrative. Mais bon, la particularité intéressante de mon histoire, c’est que pendant l’heure complète de ma routine précoce, il y a eu mille indicateurs du fait qu’il était plus tôt que d’habitude : le fait que j’ai dû peser sur mon cadran pour arrêter la sonnerie qui était en fait survenue dans mon rêve (analyse-moi ça, Sigmund!), la noirceur extérieure, les 43 fois que j’ai regardé l’heure pour voir si j’étais en retard, ma lecture de médias sociaux sur mon téléphone cellulaire en déjeunant, ma fatigue encore plus importante que d’habitude, etc. Mais malgré tout ça, j’ai jamais rien pigé. Mais, diantre, où veux-je en venir avec cette histoire si peu rocambolesque?

Je veux en venir au fait que dans la vie, notre cerveau prend des raccourcis, il se fait des programmes clé en main à force de répéter les mêmes situations, de voir les mêmes personnes, d’être dans les mêmes endroits (les moules, stie!). Ça a ses avantages d’avoir des moules comme ça. Jadis, ça nous permettait, par exemple, de faire les choses tout en demeurant vigilants face aux cougars qui pouvaient décider de se nourrir de nous. Aujourd’hui, comme le cougar est en voie d’extinction, ça nous rend juste plus rapides, plus efficaces. Ça permet le multitâches. Tellement qu’on a pu trop besoin de ressentir ou de penser à ce qu’on est en train de faire, pire, on peut déjà se mettre à penser au prochain moule (par exemple, le travail). Et, peu à peu, on se rend compte que notre moment présent rapetisse entre un passé oppressant et un futur omniprésent. C’est dur d’être plein de bonheur quand t’es pas là pour le vivre, t’sais. Genre tellement pas là que tu réalises pas que t’es une heure trop tôt même si c’est aussi évident que les chirurgies esthétiques de Cher (sorry de péter ton moule si ton amour de Cher t’a rendu aveugle à la plastique de son faciès).

On mange en lisant les réseaux sociaux, on s’entraîne en regardant la télévision, on prend notre douche en pensant à notre prochaine réunion, on écoute une réunion en pensant à notre prochaine douche… Bref, on est souvent là sans être là. C’est seulement quand on se « force » consciemment et qu’on est face à la nouveauté ou qu’on a beaucoup de plaisir qu’on peut arriver à échapper à cette absence.

C’est exactement là que je te parlerai pas de méditation. Pas parce que je suis pas simili nouvel âge (parce que je goûte effectivement comme le nouvel âge, même si je suis pas exactement fait en ça). Pas parce que j’en ai pas envie ou que je le ferai pas plus tard non plus. Juste parce que je veux qu’on pense ensemble à des façons de faire qui nous ressemblent. Voici celles que je pense essayer cette semaine pour être dans le moment présent :

– Faire ma routine du matin comme si j’étais en voyage au Kazakhstan ou au Pérou.

– Manger les yeux bandés.

– Essayer de voir le monde du point de vue de Petit Poulet.

– Faire un déplacement en marchant par en arrière.

– Prendre une douche à l’eau frette.

En gros, ce que j’essaie de te dire, c’est que ton biscuit en forme de lapin pour Pâques, tu peux le faire avec tes mains. Il sera peut-être pas parfait, ça va te demander d’être attentif et présent, et ça va sûrement être plus long. Mais tu vas probablement plus vivre et apprécier le moment que si t’avais ton moule du Dollorama sous la main.

Sur ce, je range mon ardoise et je te dis bon cassage de moules, stie!

 

Crédit photo : fancyflours

Autres articles

Destination coup de cœur : South Beach, Miami!

adrien

Entretenir ses tatouages comme un.e. pro

adrien

Recette facile de gâteau d’anniversaire pour toutou

adrien

image

adrien

Théodore, j'adore! – Par Mary Lynn

adrien

4 recettes pour profiter de la saison de l'autocueillette

adrien