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D’Est en Ouest – Par Sara-Myriam

Allô les crépus! Aujourd’hui, il faut que je vous donne mon opinion sur quelque chose, mais avant, ça commence avec une tranche de vie.

Je me souviens avoir quatorze ans, assise derrière mon pupitre, la tête dans la main et j’écoute la professeure d’histoire qui nous parle de notre pays. Ma prof s’avérait être une souverainiste. Et pas juste sur les bords, souverainiste jusqu’au fond. Et à ce moment-là, elle nous fait entendre à quel point le Québec est différent du reste du Canada. Que nous sommes les francophones et ils sont les anglophones. Puis, avec un marqueur coloré, elle redessine en gras la frontière du Québec et de l’Ontario sur le projecteur et elle nous glisse ces quelques informations comme quoi il y a du pétrole en Alberta et des chaînes de montagnes à l’autre bout du pays, avant de revenir à l’histoire du Québec. Dans ma tête, ça crée un grand mystère. Je me suis promis que lorsque j’aurai vingt ans, je réaliserai mon rêve de traverser le Canada en char.

À vingt ans, j’ai respecté ma promesse et je suis partie. Pour de bon.

Au cours de mes visites, j’ai appris que si j’avais grandi :

— En Ontario, j’aurais chanté l’hymne national tous les matins à l’école primaire.

— À Churchill, au nord du Manitoba, les ours polaires sont un danger et je connaîtrais au moins une personne qui s’est fait attaquer dans la ville par ces créatures. L’hiver il fait -50 et l’été les mouches sont tellement grosses et nombreuses que l’on parle d’essaims. Les habitants ont plusieurs cicatrices dûes à ces insectes qui partent avec un bout de chair (heureusement, j’ai visité en hiver).

— En Saskatchewan, il n’y a pas que des plaines de champs de canola et de blé. Il y a des lacs, des villes, des parcs et surtout, des hivers beaucoup plus rigoureux que ceux du Québec.

— Si j’avais grandi à Banff en Alberta, non seulement je pourrais voir des bouts de paradis terrestre quand je veux, mais j’aurais en plus une silhouette de rêve, car la haute altitude fait brûler les calories beaucoup plus vite. Aussi, je serais prudente en automne, car les wapitis sont en mode reproduction et ils deviennent très sauvages et dangereux.

— Si j’avais grandi sur l’île de Vancouver, je rêverais d’aller dans l’est, où il y a la neige et les goûts de l’Europe.

Entre vous et moi, l’île de Vancouver c’est le secret le mieux gardé du Canada. Spécialement la ville de Victoria. Il ne neige pas. Ça fait été, automne, printemps, été. L’été, il pleut pratiquement jamais. Il y a de longues plages de sable blanc, d’immenses arbres de plusieurs centaines d’années couverts de mousse verte, des lapins sauvages, des cerfs et des lézards, l’océan à perte de vue avec, au loin, les montagnes avec le top blanc comme sur les cartes postales, du monde ben gentil et un centre-ville multiculturel. Il y a des baleines, des coquillages, des oiseaux et des insectes dont j’avais jamais entendu parler. Mais SURTOUT : il n’y a pas une, mais deux semaines de relâche au mois de mars (huhuhu).

J’ai rencontré des francophones PARTOUT (d’ailleurs, je travaille dans une école francophone ici). Mais peu importe la province qui est majoritairement anglophone, il y a beaucoup de francos. J’ai une copine franco-ontarienne qui vient d’une communauté dans le nord de l’Ontario où ça ne parle que français et des communautés comme celle-ci, il y en a partout. Que dire du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, par exemple?

Notre pays est si grand, avec tant de différences de cultures, de climat et de styles de vie, mais quelque chose nous unit tous, car peu importe où j’étais cet été, que ce soit au milieu ou au bout du pays, je m’y sentais chez moi.

J’ai envie de dire à cette professeure d’histoire que c’est correct d’être souverainiste et d’avoir cette opinion politique. Je suis aussi très fière d’être Québécoise. Cependant, l’histoire du Canada, c’est vachement intéressant. Comme le Québec a sa culture, chaque province aussi a son histoire et ses différences. Il me semble qu’une des principales raisons pour laquelle l’éducation est si importante, c’est pour permettre aux gens d’être assez instruits pour avoir le pouvoir de prendre leurs décisions et avoir leurs propres opinions et pour se faire, il faudrait que la marchandise soit livrée de A à Z s’il vous plaît.

Sara-My

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