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Mouchoir, pain chaud et petites attentions – Par Gaëlle

J’attends le bus, il fait un temps glacial. J’ai peine à faire le boogie pour me réchauffer. Ça me fait presque mal, mais ce soir-là c’est surtout mon tit cœur qui en arrache. Je suis plantée là à attendre le 7 qui se fait plutôt rare à cette heure. Je grelotte et pleure comme une Madeleine. Je tente de cacher mon plein d’émotion dans mon gros foulard qui sent trop lui (je sanglote plus fort). Les quelques personnes autour me regardent, d’un œil curieux et insistant. J’ai envie de leur dire que lorsqu’on a le sentiment d’être tout à l’envers on devrait pouvoir pleurer en paix. Voilà le bus qui arrive, je m’engouffre dans le fin fond.

« Let it be, let it be, there will be an answer, let it be. »

Ma sonnerie qui me lance un message subliminal.

C’est Sélia, mon amie qui me connaît au grand complet dans tous mes travers depuis toujours. Ça m’a fait un baume de voir son nom, je me suis dit que j’aurais rien à expliquer et qu’elle comprendrait tout.

Je glisse mon doigt sur Répondre. Encore trop gelé.

Au même moment, une jeune femme vient se poser à côté de moi. Dans toutes les belles et nombreuses places libres, elle choisit celle proche de la fille qui braille.

Je la regarde, perplexe, elle me sourit des yeux.

Sa main plonge dans son méga sac.

Elle me le tend alors un mouchoir en me disant tout doucement : « La semaine passée, c’est moi qui pleurais dans l’autobus, je veux juste te dire que ça va aller. »

Pas le temps de lui dire un mot, elle est déjà partie s’asseoir plus loin.

J’étais bouche bée et ça m’a fait du bien.

Lorsque j’ai sonné juste avant mon arrêt, j’aurais voulu lui dire à quel point ma journée c’était de la marde, que je me demandais si j’allais arrêter d’avoir si mal un jour. J’aurais dit ça et bien plus, mais ce qui résumait tout c’est le « merci » sincère que je lui ai lancé en quittant. J’ai pas versé une seule larme sur le chemin du retour.

Deux jours plus tard, après une longue marche dans mes pensées, j’arrête dans mon café préféré pour m’acheter mon pain aux bananes (mon préféré aussi). Je fais la file. Un monsieur d’une cinquantaine d’années est là. Je le remarque, dans toute sa classe, sa posture et sa voix rauque que je trouve extrêmement jolie.

« Ça va faire 3,50 $. »

Moi qui fouille dans mes poches, mon portefeuille, le fonds de ma boîte à lunch et de na sacoche : je trouve un gros 1 $.

Bien sûr, je n’ai pas ma carte de débit parce que lunatique comme je suis, j’ai juste pas pensé l’apporter.

« Hey excuse-moi, laisse faire, j’ai pas assez. Merci. »

L’homme à la voix rauque a vu la scène en attendant son latte.

Il s’approche et dit à la caissière : « Je le lui paye. »

« Ben voyons, ça pas de sens, c’est trop monsieur je peux pas accepter. »

Sa voix encore plus proche de mon oreille, il me dit : « Jeune demoiselle, ce 3,50 $ ce n’est rien pour moi. Ça me fait plaisir de te l’offrir. »

En me souhaitant bonne journée et en me tendant le pain, il s’exclame : « Bonne journée tout le monde. »

Moi je me suis dit : « wow ».

À la fin de cette semaine-là, je racontais à tous mes amis comment les gens avaient été bons avec moi. Je passais (encore) pour Gaëlle-la-p’tite-émotive, mais croyez-moi : ces deux personnes m’ont fait plus de bien qu’ils pourraient l’imaginer. Par de petits gestes tout simples.

Si jamais tu me croises quelque part, que ça feel pas ou qu’il te manque de la monnaie, je serai la première à t’offrir mon aide.

Parce que même si on se connaît pas, on peut s’épauler, et c’est ça qui est beau en titi.

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