Salut!
Aujourd’hui, j’écris pour faire plaisir à mon côté douche. Je dois avouer qu’il se sentait délaissé à force de parler d’instant présent, de love et d’émerveillement. Déjà qu’il a perdu le fuzzy et que j’ai arrêté de m’entraîner au Nautilus dans les dernières années… Bref, il était sur le bord de partir en Civic blanche refaire sa vie à Saint-Eustache. Mais rassure-toi, on a eu une longue discussion autour d’un shake de protéines de chanvre et de kale, et tout est rentré dans l’ordre. On a trouvé un compromis!
Je vais donc te parler d’entraînement musculaire! Dans notre vie contemporaine, on s’entraîne souvent parce que ça paraît ben, qu’on veut être « déchiré » ou parce que les autres le font. Le plaisir et le moment présent sont trop rarement invités à se joindre au processus. De nos jours, on s’entraîne comme on se passe la soie dentaire : par principe, vite, mal, pis en se regardant d’un drôle d’air dans un miroir. Et dans ce contexte, comme pour la soie dentaire, on a toujours plein de bonnes raisons pour pas le faire. Mais si j’utilisais la soie dentaire par plaisir et parce que ça me faisait du bien, je me « soie-dentairiserais » avec pas mal plus de fougue et d’efficacité.
La solution? Arrêter de se mettre de la pression et de suivre l’idée rigide qu’on a de l’entraînement, et se laisser aller à ce qu’on aime faire sans culpabilité! Ce qui est beau dans tout ça, c’est que tes résultats pourraient être aussi bons, sinon meilleurs! Alors, ça te gosse de partager ta sueur avec les 37 dernières personnes qui sont passées au gym avant toi? Entraîne-toi chez vous! T’as écouté La planète des singes pis t’en es ben ben excité? Pars te faire un free-style dans les branches des arbres du Mont-Royal! Ton meilleur ami est une plante du nom de Tom? Jardine-lui une famille avec entrain!
« L’gros, tu peux pas devenir sec si tu fais pas de crossfit pis que tu manges pas paléo stie. » (Traduction libre : « L’ami, il est illusoire de croire que ton corps puisse devenir sculpté et en forme si tu ne fais pas d’entraînement par intervalles à haute intensité et que tu n’adoptes pas un régime alimentaire de type paléolithique, diantre. ») Prépare ton cerveau, je vais te citer des études pour soutenir mon point (si tu es arrivé sur la page en googlant « sec » et « crossfit » pis que tu paniques un peu avec mon histoire d’études, voici une image pour t’égayer le temps que je termine ma citation. (Cette image te permettra en plus de saisir mon point sans lire les prochaines lignes : c’est un chat qui fait du bicyk invisible!)
Plusieurs études assez récentes montrent des liens intéressants entre notre mental et nos gains en matière d’entraînement et de forme physique. À l’Université Bishop, par exemple, deux chercheurs ont montré qu’un entraînement mental par visualisation peut permettre des gains significatifs en termes de force musculaire. En gros, des personnes sont devenues plus fortes seulement en s’imaginant en train de s’entraîner. À Harvard, les résultats d’une étude d’Ellen Langer suggèrent que pour un même travail physique (femme ou homme de ménage, par exemple), les individus à qui un expert vient expliquer en quoi leur emploi répond aux lignes directrices sur l’activité physique à faire chaque jour ont significativement plus de gains en termes de santé que ceux à qui on dit rien.
Je vais m’arrêter là avant de saigner du nez à force d’être aussi sérieux, mais je pense que ça résume mon point. Je suis pas en train d’essayer de te convaincre de t’entraîner en « pas-t’entraînant » ni de faire tes reps avec des sacs de Cheetos. Je veux juste souligner que c’est pas grave si tu t’entraînes pas dans un gym trois fois par semaine, si t’as l’air d’un dindon quand tu fais des squats ou si, pour toi, la callisthénie c’est un pays d’Europe de l’Est. L’important, c’est de bouger, d’avoir du fun et d’y croire (un peu).
Fidèle à moi-même, je vais même te fournir une liste d’activités en t’invitant à en ajouter :
– Faire du yoga full-contact dans un cours de yoga classique.
– Jouer à’ tague avec un passant non informé du fait qu’il joue à’ tague avec toi (tu le touches et tu pars à courir en riant hystériquement).
– Aller au gym déguisé en mime et faire un mime d’entraînement.
– T’entraîner au ralenti ou à l’envers, comme sur une reprise vidéo dans une émission de sport.
En espérant que ça te permettre en plus de vivre dans le moment présent et de réconcilier, tout comme moi, ton côté douche et hippie sans avoir à tricoter des chandails Ed Hardy en fibres recyclées.
Bon entraînement!
Crédits photo: lolcats et gawkerassets