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J’ai pogné un ticket – Par Noémie

Contravention no. D374.186Z221SQ

« Tabarnak »

Tu essaies de me calmer, ça marche pas. Deux fois la même semaine. J’en ai pour 120 piasses foutues dans le fond d’un beau et grand néant de marde. Non, je ne veux pas que tu me passes de l’argent. Oui, « ça me fait chier. ». Le criss de parcomètre. Comment ça se fait que j’y ai pas pensé? En une heure, ma dépense de 10 piasses a fondu dans mon compte chèque avec un zéro de plus.

« Tabarnak »

« Bon, là on va où ? » Tu sais pas. Tu veux pas que je sois fâchée, tu me dis que ça va être correct. Tu te sens presque coupable, je sais que tu es sur le bord de t’excuser de quelque chose qui est pas de ta faute. Je te rattrape : « On va chez Tim? ». Affirmatif. Il est pas encore passé neuf heures. « On va tu se promener dans la canardière? », affirmatif. On laisse le char-pogneur-inlassable-de-ticket parqué chez Tim. On marche/cours jusqu’à la porte d’entrée. Esti qu’il fait frette. J’hais l’hiver. Je passe à un centimètre de glace près de me fendre la tête. La porte d’entrée est barrée. La concierge nous fait des signes qui veulent dire «Too bad, sacrez votre camp »

« Tabarnak »

On pousse la porte d’à côté, On rentre chez Burger King. Ça pue. « Un dessert? » que tu me demandes. La fille en kit provocateur de chialage à la clientèle nous regarde écoeurée autant de sa vie que des nôtres. « Deux coupes glacées au brownie chaud », « Ben non! Ça l’air gros, prends-en juste un. » « Une coupe glacée au brownie chaud avec un chocolat chaud. »

Tu payes. Un gars qui aura plus jamais de boutons dans la face parce qu’il y a juste plus de place nous sert. Il mâche quelque chose comme « Y va juste vous rester à brasser la poudre », nous donne un petit bâton, pointe le verre de chocolat chaud et se traîne jusqu’à la cuisine pour manger des croquettes avec du miel.

« Tabarnak »

Tu me dis que je suis pessimiste. J’ai envie de te dire que c’est pour compenser ton infini optimisme. En fait, « Je trouve que la vie est triste, c’est tout. ». La morale. Exemples : ton oncle claviériste qui a préféré donner des cours qu’aller tourner avec Céline Dion, les vielles madame là-bas qui jouent au Uno, tes parents qui sont ensemble depuis toujours. « Le bonheur est pas loin ». Ouain. Ben, les sundaes du McDo sont meilleurs. « La vie est belle, c’est tellement plaisant de juste : vivre ». Je n’ai plus faim. La crème glacée sent bizarre. « C’est malade la vie, tu peux être qui tu veux, faire ce que tu veux. » La table est sale. « On va être correct, mon amour. »

Avec cette phrase-là, tu m’as à chaque fois. T’as tellement des beaux yeux. Je t’aime de partout. Tu couches mes mains dans les tiennes « Je m’imagine jamais l’avenir sans voir ton visage, tu es là, toujours aussi belle, mais tu as les cheveux blancs et des rides et tu souris, j’ai besoin de toi » Tu laisses mourir une larme sur le bout de ton nez. Tu es beau quand tu pleures. Tes yeux mouillent aussi les miens. On pleure en silence.

Puis je dis : « Merci, je t’aime, merci, je m’excuse, merci mon amour, merci. »

Et tu m’embrasses.

Et je suis presque heureuse.

Et je voudrais jouer à un jeu de société.

Guess Who ou quelque chose comme ça.

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