J’ai mis du Bon Iver pour écrire et mon chat fait le beau en se tortillant le corps pour que je lui flatte le bedon. Je porte un chandail avec le bonhomme Kool-Aid qui fait du surf, j’ai l’air d’un télétubbies avec ma toque sur l’dessus de la tête pis j’ai un goût de lendemain de Saint-Patrick dans bouche. C’était ma mise en contexte, tada! Je ne sais pas comment introduire le sujet sans que ce soit trop lourd fek on va dire ça comme ça: j’ai ben de la misère à écrire live-là, car ma main droite est tout enflée et bleutée. Pour faire une histoire courte, j’ai fait une crise de panique pis disons que le mur était plus badass que ma main. Une jointure fracturée, une gorgée d’orgueil ravalée. Shooter! Ce soir, j’avais envie d’écrire quelque chose de peut-être un peu moins #funky, mais de bien réel: le trouble panique. C’est la première fois que j’en parle publiquement et, pour être franche, je suis sceptique un mini peu, car j’ai l’impression que c’est le sujet trendy de l’heure, mais bon, j’ai toujours mis mon grain de sel partout et j’ai pas peur des vrais mots.
Je suis une fille charmante – heyyyy, c’est ce qu’on m’a dit! -, qui semble plus «flotter» que marcher, je suis dans la lune (skyyyy is womb and she’s the moooon… T’sais, Bon Iver!), j’ai plein de rires différents pis j’imite que trop bien le dauphin, boum! Mon meilleur ami est devenu mon amoureux et on est les plus cutes (dans notre catégorie), j’ai un chat, Cyrano, absolument chadorable et j’étudie dans un domaine qui me fait tripper! Ceux qui me connaissent, c’est de cette manière: extravertie, un humour un peu macabre (voir douteux) et une tendance à faire beaucoup de sons étranges. Ah, pis la fille qui capote un peu trop sur les renards #onelove. Et je suis cette fille-là. Même qu’objectivement, je suis totalement heureuse. La petite et minuscule tache dans l’décor, c’est quand mes fils se touchent et que j’hyperventille, que je shake, que je suis toute contractée, que j’HURLE, que j’me gratte le corps compulsivement pis que je braille. Je veux dire… je braille des yeux, du nez, d’la bouche: je te crée ça, moi, un torrent de fluides… Pis ben desfois, (ça arrive pas souvent très heureusement) mais dans mes gros peek, je fais de la dépersonnalisation. Pis là, c’est pas drôle. Je finis par me casser une jointure (je tiens à vous rassurer que je n’ai jamais frappé personne et que je suis vraiment pas quelqu’un de violent!). Et après, je suis épuisée, vidée, lessivée. Surtout si j’ai pris mon Rivotril. Je dors. C’est fini, c’est passé. Pis souvent, mon copain est là et m’a aidé tout le long même si je lui bavais dans face. Au réveil, j’ai une crotte honteuse sur le cœur, mais ça va, ça passe. Alors pour ceux et celles qui se reconnaissent dans ma description toute personnelle, voici des petits trucs très simples qui m’aident à passer, ou au mieux, à éviter ces crises pas fines là:
- R-E-S-P-I-R-E-R. Je suis la première à avoir trouvé ça téteux me faire dire ça, mais c’est ce qui marche le mieux: on évite l’hyperventilation qui nous donne cet effet de «mort imminente».
- Pensez à de belles images rassurantes. Perso, je pense à mon voyage en Gaspésie de cet été. Le calme, le roadtrip, la bouffe dégueulasse du Dixie Lee, le matelas en arrière dans le char, etc.
- Se concentrer à une tâche précise. Je compte m’essayer aux mandalas, trouvez votre truc! Cela peut être tout simple, comme compter de 0 à 100.
- Parler, parler parler et si vous êtes près de votre tendre moitié(e), serrez-le, serrez-la. Et dites-lui ce que vous ressentez précisément. Ça aide l’autre à mieux comprendre aussi. Un(e) bon(ne) ami(e) aussi peut revêtir ce rôle.
- Évitez l’alcool quand vous êtes dans une période plus stressante ou que vos émotions sont moins «stables»: l’alcool rend plus vulnérable et nous sommes donc plus susceptibles de faire une crise. Mais ne vous empêchez pas de sortir dans les bars avec vos chums et vos chumettes par contre! Prenez une limonade ou un Virgin Caesar (mium)!
- Il y a aussi, bien sûr, les services de psychothérapie ou l’aide pharmaceutique. Rivotril est une marque de clonazépam, qui est un anxiolytique. Pour des gens ça marche (c’est mon cas quand je veux éviter à tout prix ma crise, dans des endroits publics notamment), pour d’autres non. Sentez-vous à l’aise dans votre décision quant aux pilules, mais surtout, sentez-vous à l’aise de voir un psychologue ou un psychothérapeute. Ils ont les moyens de vous aider à comprendre pourquoi vous vivez ces crises. Croyez-moi.
Mais mon trouble ne me définit pas. Il fait partie de moi, comme mon caractère grognon le matin, comme mon hypermétropie (lunettes all the way), comme le fait que j’aime ben boire du lait à la cuillère. Plein de petites choses qui constituent l’être formidable (héhéhé) que je suis!
Pis juste de même: merci à ma quenouille préférée de me calmer et de me rassurer. Je t’aime.