« La saveur des pensées détachées dépend d’une expression concise : ce sont des grains de sucre ou de sel qu’il faut savoir fondre dans une goutte d’eau. »
Bluettes et boutades
John Petit-Senn (1792-1870)
J’ai toujours voulu écrire, mais j’ai jamais voulu écrire un roman. J’voulais pas raconter la merveilleuse histoire de « Martine et son p’tit frère qui vont ramasser des coquillages à la plage et qui tombent malencontreusement sur un gigantesque monstre ». Non, c’est pas pour moi. « Oh, tu banalises les romans! » Oui, je sais. J’adore les romans, pourtant. Mais c’est complexe. Chaque détail est là pour quelque chose. Pis moi, j’suis pas bonne là-dedans.
Moi, j’aime la simplicité. Moi, je crois qu’une bonne histoire n’est pas nécessairement une longue histoire. Ça a pas besoin d’être compliqué pour être beau.
J’aime les imperfections dans les textes. « C’est ben weird! » Je te l’accorde! Laisse-moi juste t’expliquer mon avis. Les imperfections, ce sont des petites fenêtres vers la personne qui écrit. Si personne n’est parfait, pourquoi est-ce qu’un texte devrait l’être?
J’aime pas les textes révisés cinquante fois. Ça me fait penser aux gens qui essaient de ressembler aux autres pour être « normaux ». Justement, si on révisait pas tout cinquante fois, que ce soit des humains ou des textes, y’aurait pas de notion de « normalité ». Ça ferait du bien, j’trouve.
Des textes brefs, c’est admirable. Ça permet de rendre des petits moments magnifiques. Ça permet d’en apprendre sur quelqu’un. Ça permet de comprendre (oui, oui! Comprendre tout court). Et on se le cachera pas, ça fait sourire. En plus, ça prend pas de temps à lire.
Mais, c’est pas tout! Chacun son art. C’est exactement la même chose pour les peintres, les photographes, les musiciens, etc. Est-ce que c’est beau, une photo de famille? Oui. Est-ce que c’est compliqué, une photo de famille? Non.
Que ce soit le fameux été que t’as passé au chalet avec tes amis ou la soirée où tu t’es allongé dans le gazon en regardant les étoiles (t’sais, la soirée où tu te disais que t’étais quétaine au boute de trouver la vie si belle?), ça fait la même chose. Le feeling que t’avais à ce moment-là te revient, pis tu souris pour rien. Même chose pour tes tounes de voyage pis les cadres qui habillent les murs de ton appart.
C’est toi, c’est ton histoire.
Pis continue.
Tes histoires sont belles, concises.