Déjà au secondaire, c’était sur toutes les lèvres.
Non, pas l’herpès de Vincent.
La question piège.
« As-tu couché avec un gars ? »
Cette interrogation revenait aussi vite que ton poil d’aisselles.
« Non mais, as-tu couché avec un gars ? »
« NON !!! »
« Non ? Sainte-nitouche ! »
Il n’y a rien de pire que de passer pour une « pas déniaisée ».
Être prude… Ishh, vaut mieux être une albinos pas de dents.
Faque tu répondais « oui », alors que t’avais à peine frenché.
« Oh oui ! », te vantais-tu avec un trémolo dans le gorgoton.
« Avec au moins… deux gars », osais-tu t’étaler.
Pis là, t’étais dans la gang.
La belle gang des dégourdies.
Pour être cohérente avec tes Pinocchioseries, tu t’es mise en apprentissage version accélérée : sexe pour les nuls.
Comme à peu près tout ce qui respire, t’es tombée facilement sur des films instructifs.
Là, t’as appris plein de choses, pas toujours évidentes, dans les films de culte.
Eux autres ils l’ont l’affaire les popcorn stars.
Ça saute du matin au soir.
Ils ont trouvé une utilisation à toute l’anatomie.
Ils sont brillants.
Même qu’ils shine de partout.
Donne-moi un petit trou, deux petits trous, trois petits trous d’amour…
Tu sais pas trop ce qui te tente, ça te tente juste d’être cochonne.
Assez cochonne pour qu’il t’apprécie, ou pire qu’il t’aime.
Les deux sont « lit és ».
Sexe et amour…presque pareil, juste cinq lettres de différence.
« Sexe pour les nuls » n’a pas de table des matières avec : besoins affectifs.
ÇAFAQUE, tu te pornstarifies.
Tu t’habilles de plus en plus.
Avec de moins en moins de tissu.
Tes talons deviennent plus « hoe »!
Tes lèvres plus rouges.
Tu push up your bra.
Tu push up your ass.
Tu push up ton mojo, ton égo.
Mais tu push up pas ton amour qui est à zéro.
Loin de toi ce rêve de petite fille, où ton « premier » arriverait sur sa moto chromée, avec les mains propres et les yeux doux.
Te chuchotant que t’es exactement la fille des ses rêves.
Mais là, t’as plus le temps de te demander si t’en veux du sexe ou comment tu le veux ?
Il faut toujours attirer, pogner, faire bander.
Il bandera, vous banderez, ils banderont.
Ça occupe ça, madame !
Être bonne.
Bonne à marier ou bonne à baiser ?
Mais, c’est quoi donc un orgasme ?
Un instrument de musique allemand ?
Pis si t’étais assez bonne pour jouir.
Jouir du bonheur d’être toi.
Jouir du moment.
Avec ou sans menottes.
Avec ou sans bobettes.
Avec un gars.
Avec une fille.
Avec ta face à toi quand c’est l’ fun.
Avec tes sons à toi quand c’est bon.
Avec ce qui te tente vraiment.
Mais surtout avec la bonne personne.
Quelqu’un qui t’aime…pas juste au lit.
marie
Alexe Raymond, réviseure, raymond.alexe@gmail.com