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À toi mon amie en deuil

Source : Unsplash

Tu sais, ce mois, dans l’année, qui ne sera plus jamais banal. Ce mois qui nous replongera dans des souvenirs aussi vagues que lucides. Ce que je vis et ce que je m’apprête à raconter, nous le partageons et, à te voir aller, je sais que tu seras fière, tout comme moi, d’avoir traversé la première année sans trop de brouillard et d’intersections.

Le jour où j’ai perdu mon père s’est avéré une triste découverte. Le trouver allongé sur son divan, en pleine noirceur, face à l’écran vert de sa télévision, ne sont que quelques éléments d’une scène que je ne pourrai jamais oublier. Un décès non prémédité. Je n’étais pas là lorsque son cœur a cessé de battre mais je suis reconnaissante envers la vie de m’avoir menée jusqu’à lui pour le retrouver et lui offrir les derniers soins tant mérités.

Mon amie, bien que le chemin pour t’y rendre fut différent du mien, le résultat est le même. Beaucoup trop jeunes nous étions, pour devenir orphelines de père. Beaucoup trop jeunes ils étaient, pour fermer leurs yeux à tout jamais. Tu as accompagné ton père dans la maladie. Jusqu’à son dernier souffle, tu étais près de lui. Tu lui as démontré, une dernière fois, tout l’amour qui habite ton cœur et qui perdurera bien au-delà de la mort. Tu as gravé, dans ta mémoire, des moments en or.

Perdre son père, c’est une montagne d’émotions. C’est perdre l’homme avec qui on a grandi, celui qui a façonné notre avenir et qui nous a enseigné la vie. C’est perdre un grand repère. C’est, du jour au lendemain, ne plus entendre sa voix et continuer d’avancer malgré son absence. C’est espérer vivre un cauchemar et se réveiller délivré de toute cette souffrance.

Un an plus tard, un an sans son réconfort, sans ses précieux conseils et son amour inconditionnel. Au fil des jours, j’ai compris que la perte d’un être cher laisse un grand vide mais que je peux le remplir par des pensées, des paroles et des souvenirs. Ce ne sera jamais aussi satisfaisant que sa présence physique près de moi mais c’est ce dont j’ai besoin pour nourrir l’espoir qu’il veille sur les gens qu’il aime et qu’il est là, sans l’être réellement.

Mon amie, je t’encourage à traverser cette première année à ton rythme, et si, un jour, tu ressens le besoin d’en parler, souviens-toi que je suis là.

Au moindre doute, regarde en direction du ciel et tu apercevras l’étoile qui brille pour toi, celle de ton père qui t’aime.

Par Sabrina Lachance

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