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L’agriculture urbaine, une solution d’avenir

Dans la semaine du 15 août, j’ai eu l’occasion de prendre part à la 8e édition de l’École d’été en agriculture urbaine de l’Université de Québec à Montréal (UQAM), la thématique se voulant être l’agriculture urbaine comme moteur de transitions et de transformations sociales, économiques et environnementales. Pour plusieurs raisons, cette semaine de formations fût des plus inspirantes. C’est pourquoi j’ai envie de vous dresser un bilan des faits saillants afin de vous motiver, vous aussi, à verdir votre chez-vous, votre quartier, à prendre part à des initiatives citoyennes ou à faire des choix de consommation alimentaire à empreinte écologique minimale.

Entre considérer les insectes comme étant la protéine du future, les systèmes aquaponiques hyper-technologiques et les serres d’hiver chauffées 100% au compost, il y a moyen de comprendre les différences sans être un apprenti-Einstein ou encore avoir un background en ingénierie. Il suffit d’un peu d’amour, de passion et de dévotion, et vous verrez que votre pouce est plus vert que vous ne le pensiez. Diverses initiatives visant au développement communautaire, que ce soit dans les écoles, dans les milieux hospitaliers ou pour des projets de réinsertion sociale de gens sortis de prison, permettent de rapprocher jeunes et moins jeunes vers un but commun d’améliorer le sort de notre planète, et, du même coup, de notre santé.

Ainsi, l’agriculture urbaine peut être perçue comme une solution novatrice pour pallier la crise alimentaire mondiale qui nous rattrape petit à petit, nous et nos modes de production malsains et polluants. En gros, ce type d’agriculture consiste à ramener la production alimentaire dans nos villes, à occuper des espaces publics afin de les rendre plus verts, mais surtout à assurer une consommation locale et saine, sans devoir dépendre des régions pour avoir des aliments frais. Or, l’agriculture urbaine joue un rôle déterminant dans notre lutte constante contre les changements climatiques.

Pour vous donner une idée, depuis 1900, 75% des variétés de semences mondiales se sont éteintes. Pourquoi? En raison de l’exode rural de masse. Les gens ont cessé de produire eux-mêmes leur nourriture, et les trois géants alimentaires, soit Monsanto, Du Pont et Syngenta, ont pris le plancher avec leurs semences OGM, leurs brevets, leur monopole. De ce fait, l’heure est grave. Renouer avec la terre, réaliser qu’ensemble nous pouvons faire la différence, ne serait-ce qu’un mois par année, s’auto-suffir en légumes frais peuvent avoir du poids dans la balance.

Plutôt que de m’étendre sur à quel point notre planète ne va pas bien, je vais utiliser l’approche optimiste et vous parler d’initiatives concrètes qui sauront vous inspirer.

Terre promise

Cette ferme/compagnie, établie à L’Île-Bizard, œuvre dans le domaine des semences artisanales du Québec et du Canada. Celle-ci produit des semences de plantes potagères de variétés anciennes ou rares et procède à la sélection de variétés capables de s’adapter au biotope local. Toutes les semences sont à pollinisation libre, non génétiquement modifiées et aucune n’est sous brevet. Elles sont produites de façon écologique, sans pesticides ou engrais chimique, car la nature sait mieux que personne comment suffire à ses besoins. Vous savez maintenant où prendre vos prochaines semences!

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Mange-Trottoir 

Je suis totalement en amour avec l’arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension à Montréal. Dans le cadre de ma formation, j’ai eu la chance de découvrir l’aménagement comestible public mis en œuvre par un collectif autogéré par des citoyens du district Villeray. Le Mange-Trottoir se situe dans les trois saillies de trottoir qui encadrent l’intersection des rues Drolet et De Castelnau. Servez-vous!


Crédit photo : Catherine Kotiuga

Les fermes Lufa

Les fermes Lufa, situées à Montréal, ne sont pas biologiques, et comme toute entreprise victime de son succès, j’aurais quelques critiques à faire. Mais je vais m’abstenir puisque ces serres urbaines, premières au monde à être érigées sur le toit d’un centre commercial, sont absolument le fruit de l’ingéniosité et les gens qui y travaillent ont à cœur le développement durable. Avoir un projet d’une telle envergure dans sa province me donne vraiment envie de me dire : « Yes we can! »

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ÉAU

L’aquaponie consiste en un système novateur où se marient l’aquaculture (culture des poissons) et l’hydroponie (culture de plantes dans l’eau), et où une symbiose se crée entre les poissons, les plantes, et leurs déchets organiques respectifs. Le plus cool dans tout ça? Mis en œuvre, un tel modèle de production s’auto-suffit et utilise 90% moins d’eau qu’en agriculture conventionnelle, ce qui signifie presque aucun rejet dans l’environnement. C’est ce qui m’amène à vous parler de ÉAU, soit la première ferme aquaponique verticale en milieu urbain au Québec, conçue en deux conteneurs recyclés qui se superposent. Celle-ci est en démonstration gratuite près du marché Jean-Talon à Montréal jusqu’au 15 octobre, et ça vaut la visite!

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Bien sûr, cultiver en pot sur votre balcon, sur votre toit ou encore vous abonner à un jardin communautaire sont également de superbes idées qui peuvent facilement devenir un hobby agréable, même apaisant. Vous soutenir entre amis en vous donnant vos trucs ou en commençant un petit projet de jardinage ensemble, vous abonner à des pages Facebook où les gens s’échangent des idées et conseils sont aussi d’excellentes façons de faire. Mais surtout, regardez s’il n’y aurait pas une personne âgée de votre entourage qui n’aurait pas du savoir à vous transmettre. Nous oublions trop facilement qu’une majorité de nos grands-parents ont déjà travaillé la terre, et qu’ils ont une richesse unique en terme de connaissances. L’agriculture urbaine peut avoir des effets collatéraux très bénéfiques pour nos sociétés; la participation et la valorisation des aînés en est un, puisque ce n’est plus un secret qu’une grande proportion d’entre eux souffrent d’exclusion sociale et éprouvent un sentiment d’inutilité.

Ainsi, je vous invite fortement à laisser mijoter dans votre tête des idées de jardins, d’aménagement, d’implication communautaire ou tout autres projets en lien avec l’agriculture urbaine. Parce qu’il y a peu de feeling plus satisfaisant que de soi-même cueillir un fruit ou un légume qu’on a fait pousser avec amour, et croquer dedans.

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