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J’avais 17 ans lorsque j’ai réalisé le certain pouvoir d’influence que l’on peut avoir sur les réseaux sociaux. Avec des amis, nous commentions négativement une publication portant sur un enseignant de notre école secondaire… Nous n’avions pas de mauvaises intentions, nous étions juste des amis qui discutaient d’un professeur, comme n’importe quels adolescents dans un couloir. Cependant, nous le faisions sur une plateforme publique, là où les écrits peuvent êtres lus par n’importe qui. Le jour suivant, l’enseignant en question a vu ces commentaires et nous a donné une réflexion de 10 pages sur les profils de l’apprenant (si vous avez fait le PEI, vous savez de quoi je parle, sinon dites-vous que c’est une grosse réflexion). La punition était loin d’être agréable, mais j’ai compris qu’il y avait des conséquences à écrire tout ce qui nous passe par la tête sur Internet…

Les paroles s’envolent, les écrits restent.

Depuis plusieurs semaines, si vous suivez l’actualité, nous voyons des femmes comme Christine Labrie et Catherine Dorion, députées de Québec Solidaire, qui se battent contre toutes formes d’intimidation, autant sur le Web qu’au Parlement. Elles sont effectivement victimes de commentaires haineux et sexistes qui n’ont rien à voir avec les idées politiques pour lesquelles elles luttent au quotidien. Nous voyons aussi, sur le plan du divertissement, les candidats d’Occupation Double qui se sont fait « ramasser » par le public à la suite de leur apparition à la télévision, après une émission créée pour obtenir une réaction des téléspectateurs, bonne ou mauvaise. C’est notamment le cas de plusieurs humoristes, dont Martin Matte, qui a publiquement dit lors de son Netflix Special avoir reçu des menaces de mort par commentaires Facebook sur l’une de ses vidéos. Oui, il a dédramatisé la situation en faisant des blagues, mais l’humour peut aussi dénoncer. Les propos sont réels, et l’ampleur du phénomène aussi.

Les paroles s’envolent, les écrits restent.

Où est la limite entre la réalité et le virtuel? Est-ce que ces mêmes personnes qui écrivent ces commentaires haineux, à qui que ce soit, seraient en mesure de leur dire en pleine face? J’en doute fortement. Les réseaux sociaux enlèvent ce filtre d’empathie que nous pouvons avoir. Bien souvent, lorsque ces gens sont questionnés sur le pourquoi de leurs propos, ils disent ne pas vouloir faire de mal, ne pensent pas être lus ou expliquent s’être emportés dans leurs idées.

Les paroles s’envolent, les écrits restent.

Les commentaires haineux peuvent même aller jusqu’à des menaces de viol, du harcèlement psychologique ou de la cyberintimidation amenant des jeunes à avoir peur de regarder leur téléphone et d’y voir des injures… Une intimidation qui ne dort jamais! Peu de personnes en parlent ouvertement, peu de personnes portent plainte pour ces écrits qui peuvent être considérés comme des crimes. Heureusement, quelques individus commencent à dénoncer et je souhaite les aider et les encourager dans cela.

Les paroles s’envolent, les écrits restent.

Je suis loin d’être parfaite dans tous les commentaires que j’écris. Il m’arrive moi aussi d’oublier que le net est un espace commun. Je ne veux donc pas être interprétée comme une donneuse de leçons ou débuter un débat interminable sur la liberté d’expression. Je veux juste sensibiliser à réfléchir avant de peser le fameux bouton « Enter », car le commentaire reste publié et la personne concernée peut le lire facilement.

Les paroles s’envolent, les écrits restent.

Alors, chers amis du cyberespace, soyons conscients de nos écrits et faisons notre possible pour que ces espaces de partage que sont les réseaux sociaux restent positifs et inspirants. Écrivons avec gentillesse.

Source (3 photos) : Freestock

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