Ça peut sembler bête, hein? Avoir le choix. Quand on l’a, on le prend vite pour acquis. Même que ça peut devenir une source d’angoisse quand il y en a trop ou que les choix sont lourds de conséquences. Mais sur questions plus profondes de l’existence, c’est important d’avoir le choix.
Que dis-je, important… Nécessaire!
Avoir le choix d’un emploi dans lequel on peut s’épanouir. Avoir le choix de participer au processus électoral. Avoir le choix de nos opinions politiques. Avoir le choix d’une personne avec qui partager notre vie. Avoir le choix d’acheter ce qu’on veut. Avoir le choix de porter ce qu’on veut. Avoir le choix d’avoir un enfant. Ou de ne pas en avoir. Avoir le choix du moment si on en veut. Avoir le choix d’allaiter. Ou de faire autre chose avec ses seins. Avoir le choix des moyens de contraception. Avoir le choix d’avorter. Avoir le choix de ce qu’on fait avec notre corps.
Avoir le choix…
Plus on a de choix, plus on est privilégié·e·s. Ce sont des droits, mais il ne faut pas que regarder la loi. On ne fait pas que des choix parce qu’on peut légalement le faire. On est influencé·e·s par nos proches, par notre société. C’est plus difficile de choisir d’avorter si tu te fais injurier en y allant, si ta famille te juge de ton choix, si les cliniques sont loin ou si le processus est ardu. C’est plus difficile de choisir de porter un voile si tu vis à quelque part où les personnes qui le font sont rares, si tu te fais constamment jeter des regards quand tu te promènes dans la rue, si des discours contre l’islam sont communs et virulents dans les médias.
C’est difficile de choisir quand tu vis toujours en te serrant la ceinture, en restant chez toi parce que ça coûte cher de sortir, quand tu n’as pas le temps de cuisiner et de bien manger à travers les jobines ou tout ce que tu peux trouver pour te rendre la vie un peu moins dure.
Avoir le choix, c’est un privilège. Mais c’est aussi un droit. Mais je ne vois pas pourquoi on ne ferait pas tout ce qu’on peut pour que tout le monde ait le plus de choix possible. Pour rendre accessible les opportunités aux femmes, aux personnes sur le spectre LGBTQIA2S+, aux personnes racisées, aux personnes handicapées, aux personnes grosses, aux personnes pauvres, aux personnes âgées.
Ce sont toutes des personnes qui voient leurs possibilités réduites, parce qu’elles ont moins de choix.
Avoir le choix, c’est aussi avoir de l’argent. Avoir le choix, c’est avoir de l’autonomie. Avoir le choix, c’est du pouvoir.
Le pouvoir sur notre propre vie.