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Avec l’été qui roule à fond de train, la joie dans le coeur est réapparue. Profitons-en à grandes bouchées comme un S’mores dégoulinant qu’on dévorerait au bord d’un feu sans s’essuyer. Tu ne peux pas ne pas aimer l’été. Tu peux juste pas.
Fixons les feuilles dans les arbres. Séduisons le soleil avec nos yeux plissés. Embrassons les nuages par temps gris. Mettons-y chacun du nôtre pour les améliorer, ces temps gris remplis de drames, de virus et de racisme.
C’est un été particulier. C’est celui de la majorité de mon fils. C’en est un comme tous les autres, mais celui-ci goûte meilleur. Meilleur, comme lorsqu’on mange des fraises fraîchement cueillies à même le panier pis que tout à coup, à la dix-huitième, on lève les sourcils sans dire un mot et là, on sait qu’elle surpassait toutes les autres. On sait.
L’été est bien en place. Celui-là, je l’enlace comme quelqu’un qu’on revoit année après année mais qu’on ne se lasse jamais, chaque fois, d’enlacer. J’en profite, je me roule dedans.
L’été m’aide à être plus heureux. Je ris davantage l’été. La facilité qu’il apporte de revoir des collègues à qui on n’a pas souri depuis plusieurs mois me fait sentir comme ça. Y a pas un appel FaceTime qui vaut un sourire en pleine face. Un sourire qui me frappe direct en plein dans l’coeur. Même si t’es à deux mètres, tu réussiras à bien viser.
L’été est partout. L’été a différents visages. Il s’échappe en fumée des immeubles de béton, il surchauffe les trottoirs, il réchauffe les piscines. Il crée des conversations de rue là où l’hiver y parvient difficilement, il produit des oeuvres d’art à grands coups de craies multicolores et fait s’échapper des gouttelettes de crème glacée sur les p’tites mains des enfants du quartier. On le sent, on le voit, il est bien présent, tu le reconnais? Été, t’as pas changé, tu sais.
Il est particulier, cette année, l’été. Il est quand même estival, mais sans festivals. Festif, mais sans festins. On a jamais été aussi unis que depuis qu’ils ont cessé les regroupements. Tes trois mois officiels de présence où t’as l’habitude de nous regrouper, pour cette année, c’est raté. Comprend-moi bien, je t’en veux pas, loin de là, tu y es pour rien. Tu t’es amené suffisamment tôt, dès la fin mai, pour ne plus jamais nous quitter.
Récemment, je l’ai soulevé, l’été. Soulevé assez haut pour l’observer de tout ses côtés et constater qu’il est le même qu’il y a des dizaines d’années. Ou du moins, il n’a pas beaucoup changé. Tout comme les copines du primaire que j’ai revues. C’était comme si c’était hier. On a ressassé de vieux souvenirs et en sont ressortis des trésors qui, jusque-là, étaient bien enterrés.
Quelle belle soirée chaude à coups de « Te souviens-tu… » « Te rappelles-tu… » !
C’est fou comme l’espace-temps est soudainement bien petit lorsqu’on rapièce ensemble deux périodes bien éloignées. On en a profité pour avoir encore 12 ans l’instant d’une soirée.
C’est un peu aussi grâce à toi, ça, l’été. Petit mot de trois lettres qui n’a de petit que les lettres qui te composent; merci. La magie aurait assurément quand même opéré à moins 30 degrés en plein mois de février, mais t’es venu ajouter du crémage à un gâteau de quatre étages d’amitié.
L’été est bel et bien là. Profites-en, il nous refera encore le coup cette année de ne pas rester. Pis toi qui attends plutôt l’hiver avec impatience, t’as le droit de ne pas l’aimer, à bien y penser. Mais promet-moi d’au moins le vivre en te laissant toi-même aimer et apprécier, comme nous qui l’attendons dès la seconde où les mitaines et les foulards sont rangés.
Notre saison préférée est à nos pieds, dénudez-les en vous laissant caresser le visage tout sourire de sentir une brise fraîche bien méritée.