Avez-vous remarqué que peu importe la nature de votre relation, le partage des tâches sous un même toit peut être source de conflits? Que ce soit avec votre coloc qui est votre meilleur ami depuis toujours, vos enfants, vos parents ou bien avec votre âme sœur, la répartition des tâches du train-train quotidien amène plus souvent qu’autrement la discorde. S’ensuivent souvent des chicanes qui dérapent et toutes les parties du conflit ne se sentent pas compris. Pourquoi, même si les tâches sont séparées de manière égale et que tout le monde fait sa part, il y a toujours une personne qui a l’impression d’en faire plus? Parce que la charge mentale existe.
Alors, la charge mentale, quèsaco?
La charge mentale c’est lorsque toute l’organisation, la planification et la distribution des tâches reposent sur les épaules d’une seule et même personne. Généralement, une personne par ménage va se voir obligée de réfléchir à tout, tout le temps :
- Quand est-ce que l’école des enfants recommence?
- On a besoin de quoi à l’épicerie?
- Est-ce qu’elle va penser à remplir le gaz de l’auto?
- Quelles tâches ménagères doivent être priorisées?
- Chérie, peux-tu t’occuper de la vaisselle pendant que je lave la salle de bain?
- Il faudra penser à réserver avant d’y aller samedi!
- Etc.
- Etc.
- Etc.
- (Faire ici la liste de toutes les choses qui doivent être gérées dans une vie)
Ensuite, même si son partenaire de vie met la main à la pâte et exécute sans broncher ni soupirer sa partie des tâches ménagères, le simple fait qu’une personne doive soutenir le poids de la gestion de ces choses-là : ça pèse lourd, et pas à peu près. Le problème? Ça ne paraît pas.
Avez-vous déjà entendu quelqu’un dire « Voyons, j’comprends pas pourquoi ma femme chiale tout le temps qu’elle en fait plus que moi, on se partage les tâches de manière égale pourtant! »?
Eh bien, probablement que dans leur situation, sa femme doit toujours lui dire de faire ci ou ça afin que la maisonnée fonctionne bien.
Donc un individu se retrouve dans une situation où les options sont soit de penser à tout et tout faire ou penser à tout et demander aux gens de participer. Mais l’option « penser à tout » reste souvent immuable, sans quoi rien ne se fait.
Et c’est épuisant.
Dans un couple, il ne devrait pas y a voir quelqu’un qui attend de se faire demander quoi faire et une personne qui gère. Les deux personnes devraient réfléchir par elles-mêmes et savoir quoi faire. Si la personne qui ne porte pas la responsabilité de la gestion ménagère était seule dans sa demeure, elle devrait penser à tout. Alors, pourquoi se fier à l’autre et lui imposer une telle charge?
Souvent parce qu’on ne s’en rend même pas compte ou que l’on considère que ce n’est pas si grave que ça, ou bien parce qu’on ne sait tout simplement pas par où commencer.
Statistiquement, la femme passe plus de temps que l’homme à s’occuper des tâches ménagères.1 Cependant, on se rend vite compte que ce n’est pas un problème relié au genre mais bien aux personnalités et aux mentalités des occupants de la maisonnée (sinon, il n’y aurait aucun problème de ce genre chez les couples homosexuels ?).
Alors, quoi faire pour rétablir un équilibre sain où une des deux personnes n’a pas l’impression de se taper 50% des tâches + 100% de la planification?
Premièrement, en parler. Probablement que la personne qui n’a pas ce fardeau à porter tous les jours ne s’en rend même pas compte. Alors de le mentionner est déjà un bon début. Aussi, séparer les tâches. Par exemple, une personne peut s’occuper de ce qui est ménage et l’autre des repas. Ou bien quelqu’un gère les anniversaires tandis que l’autre gère les vacances. Bref, s’entendre sur qui devient le « ministre » de quel « ministère » afin que l’autre n’ait plus à penser à tout, tout le temps.
Ensuite, si l’autre ne croit pas que ce soit si lourd à porter, il y a toujours l’option de mettre l’autre dans votre peau et d’inverser les rôles. Pendant une semaine, ne lui demandez rien, mais surtout, n’en faites pas trop, pour qu’il ou elle se rende compte que si personne ne fait la vaisselle, elle ne se fera pas toute seule. Si personne ne prépare à manger, les enfants ne se nourriront pas d’eux-mêmes, etc.
Parfois, devoir penser à quelque chose peut avoir l’air banal. « Dis-moi pas que de me demander de plier le linge c’était dur! » à Non. Mais de penser à tout, tout le temps, oui.
Alors comme dans bien des situations conflictuelles, la communication et l’écoute sont essentielles.
Sur ce, je vais aller faire à souper. ?
P.-S. – Si vous voulez, cette petite BD est incroyable pour illustrer ce que représente la charge mentale pour ceux et celles qui la vivent! Je vous invite fortement à y jeter un coup d’œil!
Référence 1