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Les boules de Tom

crédits: Pixabay

Bienvenue dans mon verre d’eau.

Est-ce que ce sera passé demain, la semaine prochaine, le mois prochain?

Je sais pas.

Tout le monde ressent la pression que cette pandémie qui devait « ben aller » et de ce qu’elle provoque.

J’me sens au cœur de l’ouragan.

Tout le monde donne son opinion et état d’âme sur la situation.

Moi, le premier.

Je ne chiale pas tant que ça ou du moins, je le fais de la façon que je connais le mieux, soit de façon drôle. Drôle pour moi, du moins.

Juste d’écrire sur peu importe quoi me fait du bien, du vulgaire au jeu de mots sur le nom du merlot jusqu’au texte qui me vient en tête quand plus rien ne va au boulot.

Et savez-vous quoi ?

Je fais partie de ces gens qui commentent tout et rien.

J’pourrais faire brailler le plus insensible des prisonniers. Rendre heureux le pire des grincheux.

Autant j’aime faire sourire et rire, autant je suis antisocial, parfois. C’est souvent comme ça.

Il m’arrive de détester des gens.

Je les déteste parce qu’ils me montrent en pleine face ce que j’haïs en moi. C’est toujours ça.

On ne pourrait pas toujours vivre avec soi.

On a tous un côté généreux. On donne sans penser, on partage sans compter.

J’ose penser qu’on n’a plus souvent qu’autrement de bonnes intentions quand vient le temps de donner de son temps seulement pour faire du bien à quelqu’un d’autre. Qu’on le fait pour l’autre d’abord et, qu’ensuite, on s’arrête et on se réjouit d’avoir pu apporter un p’tit peu de bonheur dans un cœur à un moment où il en avait plus besoin que nous.

Chu écœuré de lire, d’entendre et de voir à la télé tous ces crimes d’hommes qui n’ont qu’un mot pour les définir de s’en prendre à femmes et enfants sans scrupule ni regret malgré une impulsion parfois subite mais trop souvent permanente…

J’écris du beau, ici, sur Facebook. Du beau, selon mes critères de beau à moi en espérant que vous ayez les mêmes goûts que moi.

J’écris aussi de la marde, ici, sur Facebook comme vous en êtes témoin.

Mais malgré les likes, les bonhommes tristes et les j’adore, j’ai aussi eu mon lot d’accusations de misogynie et de promotion de la culture du viol.

Oui, oui.

Je ne fais pas pitié.

Chacun, chacune a droit de penser et de trouver que ce que j’écris ne lui plaît pas. Le point n’est pas là.

Libre à eux de ne plus me suivre. Libre à eux de me dire leur façon de penser et je saurai leur faire part de la mienne de façon saine.

C’est juste que ce que, moi, je trouve dommage face à tout ça, c’est qu’on ne peut plus rien dire ou faire sans que ça ne déplaise à quelqu’un.

Je suis un no name qui ne ferait même pas partie de la circulaire Maxi si on m’attribuait une étiquette jaune du même nom.

Parfois, avant de peser sur « Publier », je me questionne sur qui je pourrais offenser.

Souvent, je filtre qui verra mes publications, même lorsque le vin m’a enlevé toute inhibition. Parce que je suis un père, un homme et, surtout, quelqu’un d’humain qui ne veut pas déplaire à personne même quand les mots qui sortent de ma bouche sont plus vulgaires que mes convictions et mes valeurs.

C’est fou ce que le besoin de faire rire me fait faire.

Écrire des mots à l’eau de rose où tout est beau tout l’temps ne risque pas de provoquer l’émoi. Sauf, celui qui te fait m’écrire en perso en me traitant « à peine» de monstre, ce que je ne suis pas, n’en déplaise à ceux qui ont cette volonté.

Quand j’étais petit, à peine à 7-8 ans, ma blague préférée était celle d’un taureau prénommé Tom Boules.

Lors de rassemblements familiaux ou amicaux de mes parents, ceux-ci se prenaient un malin plaisir lors de notre départ à dire: « Allez Patrick! C’est l’heure de quitter. Raconte ta blague du taureau. »

Mes yeux s’illuminaient de la plus brillante des étoiles. J’avais la scène à moi tout seul. C’était mon moment. Moment unique lors d’une soirée où les adultes parlaient trop fort et tout l’temps.

On vit dans un monde où tous et chacun se voient comme Premier Ministre et où, eux, ils auraient dont ben LA solution afin d’enrayer ce foutu virus.

Personne ne voudrait être dans leurs souliers.

On critique la robe de Marie-Mai. On crache sur l’acteur de District 31 qui n’a pas le bon ton. On juge tous et chacun. Tous et chacun sauf nous.

On ne se rend pas compte qu’eux aussi sont humains. Oui, oui, humains. Tsé, humain avec des émotions, des sentiments, une famille et des amis.

On se chicane pour tout et pour rien. Dès que la moindre chose nous déplaît. Dès que quelque chose n’est pas à notre goût. Goût qui, en passant, est souvent à discuter.

On critique le Canadien. Les OnlyFans. Le voisin. Le collègue. L’ami.

Mais pas nous. Notre petite personne est souvent épargnée. Tant qu’on n’est pas critiqué, tout va.

On ne peut pas toujours plaire à tout le monde pis malgré que la phrase : « J’m’en calisse de ce que les autres pensent! », se fait entendre pour tout et pour rien, ben y a rien de moins vrai. On s’en calisse pas. Tout le monde veut être aimé du plus grand nombre de gens possible. On est fait de même!

Du moins, pour moi. Ne m’en voulez pas. Je serai toujours comme ça.

Voilà.

« Allez Patrick! C’est l’heure de quitter. Raconte ta blague du taureau. »

« C’est un taureau qui s’appelait Tom Boules. Il regardait une vache de l’autre côté de la clôture du pré voisin depuis vraiment un bout. Un jour, il décida que c’en était assez. Il n’en pouvait plus. Il se recula pour se donner suffisamment un bon élan. Et POW! Il se mit à courir de toutes ses forces et sauta la clôture pour aller rejoindre la vache de l’autre côté. La vache qui était très impressionnée par ce qu’elle venait de voir lui dit: «  Ohhh mon beau Tom Boules! Quel acte de bravoure auquel je viens d’assister!

Puis, Tom Boules de répondre: « Ouin non, appelle-moi juste Tom, les Boules sont restées après la clôture… »

J’ai 8 ans.

8 ans, pis pas toutes mes dents, mais déjà la volonté de vouloir le plus possible voir celles de ceux que je côtoie.

Faire comme Tom, faire ce dont on a envie, quitte à laisser ses boules sur un piquet de clôture juste pour satisfaire ses envies.

L’envie de faire rire tout simplement.

Révisé par Amélie Carrier

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