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Dans les prochains mois, je vous proposerai de petits survols du cinéma international. Des films à voir, qui m’ont charmée, déboussolée, appris… Cette semaine, j’ai choisi de débuter (bien arbitrairement) avec des films en provenance de l’Allemagne. Je pourrais vous parler des grands films dont on a entendu parler mille fois dans nos cours de cinéma, de l’expressionisme allemand et des nombreux films sur l’holocauste et le sombre passé du pays (qu’on ne doit pas passer sous silence), mais je vais plutôt demeurer dans les sorties cinématographiques des années 2000 à aujourd’hui, question d’essayer de rafraîchir les listes.
Soul kitchen, 2009, Fatih Akin
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Un univers sens dessus dessous, des personnages bizarres aux histoires rocambolesques, on est quasiment dans un mélodrame tellement tout se bouscule, tout se déglingue, tout est fou. Zinos est propriétaire d’un resto à Hambourg, le Soul Kitchen, un espace chaleureux et sans prétention. En faisant la connaissance d’un chef révolutionnaire et un peu débile, Shayn, le resto devient un peu trop raffiné pour la clientèle habituelle, mais bien vite, il devient le lieu « in » que tout le monde veut découvrir. Les acteurs y sont excellents, les plans de bouffe donnent l’eau à la bouche et la trame sonore est vraiment festive. À table!
Wetlands, 2013, David Wnendt
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Un peu à la Girl, Interrupted, ou Borderline, Wetlands raconte l’histoire d’Helen, une jeune fille instable à la sexualité et au comportement débridé. Très charismatique, l’actrice Carla Juri soutient le film de main de maître, et le voyage à travers l’imaginaire de son personnage se fait d’abord en douceur, avant de nous entraîner dans le cauchemar de son trouble de personnalité limite. À voir pour le jeu et la photographie remarquable.
La vie des autres, 2006, Florian Henckel von Donnersmarck
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Dans Berlin-Est, en 1984, avant la chute du mur, le capitaine Wiesler est chargé d’espionner l’auteur Dreyman, à cause d’une histoire de jalousie. Son but, trouver des éléments qui pourraient pousser à l’arrestation du dramaturge, pour laisser le champ libre à son rival, le ministre de la culture. Reclus et isolé, Wiesler écoute alors les discussions du couple d’artistes, apprend à connaître leur vie dans leur appartement, reconnaît les voix, la musique. Il se familiarise avec leurs idées, leurs pensées, et celles-ci faisant leur chemin, Wiesler en vient à essayer d’aider le couple à l’amour impossible. Le film est un véritable hymne à la vie, un film sur l’empathie malgré la guerre, sur l’amour de l’art et l’art de l’amour. La vie des autres a raflé plusieurs prix à sa sortie, dont le prestigieux Oscar du meilleur film étranger.
Les Édukateurs, 2004, Hans Weingartner
Il y a un peu du fameux Clockwork Orange dans ce film, un peu de Funny Games aussi, deux films très dérangeants sur des jeunes qui créent leurs propres lois. Dans Les Édukateurs, Peter et Jan, deux berlinois, entrent par effraction dans des maisons extrêmement luxueuses de Berlin, alors que leurs propriétaires sont à l’extérieur, pour laisser une trace de leur passage et partager leur message. Ils ne volent rien mais changent les meubles de place, et inscrivent sur les murs que : « les années de vaches grasses se sont écoulées ». Puis un soir, tout se gâte, quelqu’un est là… On a l’impression de revivre octobre 70, on est pris de panique, sur le qui-vive, on espère qu’ils s’en sortent sans trop d’ennuis. Film fort et politique, qui vous soulèvera de votre chaise!
Voilà, j’aurais pu parler de pleins d’autres films vraiment superbes, si vous connaissiez déjà ces suggestions n’hésitez pas à creuser plus dans le cinéma allemand, il y a des trouvailles très intéressantes à chaque année!
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