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Ton double standard

Crédit photo : Payson Wick on Unsplash

Tu as été dans une relation où l’image corporelle était centrale. Vous calculiez vos calories ensemble et jugiez ceux et celles qui avaient des bras flasques et un tour de taille beaucoup plus large que le vôtre. La fin de la relation a été bénéfique : tu manges avec appétit ton burger dégoulinant et tu as retrouvé le plaisir du sport pour le simple bonheur de bouger.

Tu as commencé à t’intéresser à la grossophobie et tentes par tous les moyens d’être un(e) allié(e) à cette lutte. Tu suis des comptes Instagram promouvant la diversité corporelle parce que tu trouves leur contenu magnifique, positif et qui te fait le plus grand bien. Dans tes discours entre potes, tu répètes qu’on se fout du poids, que tu les trouves magnifiques tel qu’ils sont. Bref, tu pensais réellement avoir réussi à surmonter les critères de beauté imposés par la société et qui sont si nuisibles à une bonne image de soi.

Pourtant, un jour, tu sens que tes pantalons sont un peu plus serrés qu’avant, que tes crops tops dévoilent dorénavant un ventre qui n’est plus très plat et que ton visage a pris des rondeurs. Et tout d’un coup, toute la belle pensée positive « je suis belle/beau tel que je suis » s’écroule.

Ta propre tête te crée un double standard : les formes des autres sont sexy et magnifiques à tes yeux, mais toi, tu ne l’aimes pas ton petit ventre, tu t’ennuies de tes cuisses musclées et de tes fesses rebondies. Tu te regardes dans le miroir en essayant de te convaincre que tu as encore tous les charmes, mais une petite voix sournoise continue de te répéter que tu n’es pas à la hauteur et que tu finiras seul(e) dans un appartement parce que personne ne voudra de ce corps.

Pour compenser, tu sautes sur toutes les occasions pour répéter à tout ton entourage à quel point les livres sur la balance ne sont pas importantes, qu’il n’y a aucun mal à manger des nachos et un gâteau au chocolat chaque jour si cela leur apporte du bonheur. Mais au fond, ce ne sont pas eux que tu essaies de convaincre.

Les jours où ta confiance en toi revient soudainement, tu essaies d’imprimer le sentiment dans ta tête pour pouvoir l’appliquer lors des mauvaises journées. Ce n’est pas évident, mais tu réussis parfois. C’est dans ces moments que tu réalises que tu as trop voulu être un super humain qui ne se laisse pas influencer par les critères imposés par l’industrie parce que toi, tu es meilleur(e) que ça. Et c’est exactement là où tu as failli. C’est exactement sur ça que tu dois travailler. Tu es humain(e). Demande-toi s’en pas trop.

Révisé par Mona St-Pierre

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