OK, je l’avoue. À ma grande honte, je suis une mère-imposteur. Oui, oui, c’est vraiment comme ça que je me définis. Je suis devenue mère à 24 ans, j’en ai maintenant 33, et je ne m’habitue pas du tout à entendre ce joli mot de 5 lettres. Déjà que ti-homme est arrivé à 34 semaines plutôt qu’à terme. T’sais, j’avais même pas encore la bassinette d’installée dans la chambre et ma valise n’était pas prête du tout. Ça commençait mal son entrée dans ma jeune vie…
T’sais l’aspirante maman normale lit un tas de livres sur la grossesse et sur la maternité pour être la mieux préparée du monde? Et bien, moi, j’ai paniqué dès la page 2 du guide « Mieux vivre avec notre enfant » qui est remis à toutes les nouvelles mamans à l’hôpital (What? Faut stériliser le biberon?). Je me rappelle de ma réflexion pendant le ô combien pratique speech de l’infirmière sur les soins à donner aux nouveau‑nés : dans quelle galère je me suis embarquée? Est-il trop tard pour faire marche arrière? Première preuve de mon comportement de mère indigne-imposteur. J’ai pourtant gardé cette réflexion pour moi de peur que le médecin ne veuille pas signer mon congé et me laisser sortir avec ti-homme. Déjà que nous sommes sortis 2 semaines après l’accouchement au lieu de 2 jours plus tard. La fille voulait vraiment pas prendre la chance de repousser le moment où elle retrouverait son lit. Quelle illusion j’avais à ce moment-là!
Vous voulez une autre preuve? J’ai déjà laissé mon fils de 3 mois (ne me jugez pas, j’avais besoin de dormir une nuit de 15 h) dormir chez mes parents, mais j’avais oublié le sac qui contenait tout le nécessaire pour répondre à ses besoins. (Bon, OK, mon chum aurait pu y penser, mais ça c’est un autre débat…)
Je suis aussi la maman qui cuisine ce qu’elle peut et non ce que le Guide alimentaire lui dicte. Les pâtes et les omelettes sont mes BFF.
Ou t’sais la maman qui a toujours des papiers mouchoirs, des serviettes humides, du Tempra, 3 suces de rechange ou une collation santé dans sa sacoche? Moi, j’ai un IPod, 3 gloss, 6 rouges à lèvres, un peigne et un portefeuille qui ne contient même pas de 0,25 $ pour une machine à gommes.
On est rendus à 4 preuves déjà. On est près de découvrir la coupable. Ne ratez pas l’indice final… Attention, c’est BIG!
LE meilleur moment de mon année 2015, je dirais même des 9 dernières années, c’est lors de nos dernières vacances dans le Sud. Une dame sur la plage m’a prise pour la grande sœur de mon fils! Wowwww, sa grande sœur! Pas sa mère, ni sa tante, ni même sa gardienne : SA SOEUR! OK, si c’est pas imposteur ou indigne de se sentir aussi euphorique à l’idée de ne pas passer pour la mère de son propre enfant, je me demande ce que ça vous prend. Bravo, vous avez trouvé la coupable : Madame Martin avec le trousseau de clés dans la chambre d’enfant.
Vous savez quoi? J’achète encore des bijoux et des vêtements chez Ardène. J’ai encore toutes mes cassettes VHS de Beverly Hills 90210 que j’écoute régulièrement, et je capote encore devant un étalage de jujubes. Maman? Oui. Madame? Nonnnnn.
Mais mère indigne ou imposteur, quand mon fils me dit : « T’es la meilleure maman du monde », je ressemble à une vraie Madame maman qui a le cœur gonflé de fierté. Et ça, c’est vraiment cool et chill comme sensation.
P.-S. Est-ce que je vous ai dit que je suis aussi éducatrice à la petite enfance depuis 13 ans? Preuve qu’il ne faut jamais se fier aux apparences.