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Tu sais, je pense encore à toi. Je sais, je n’étais pas prête. Du moins, c’est ce que je voulais me faire croire. Je t’ai quand même permis de pousser dans mon ventre : serait-ce en réalité un signe qu’au fond, je l’étais? Toi, tu me faisais déjà tellement confiance. Tu t’installais bien confortablement pendant que moi, je n’avais aucune idée qu’il y avait une petite étoile en dedans de moi.
Tu sais, mon bébé, cette journée-là, je parlais de toi. J’ai parlé de toi dans le futur, sans me douter que tu étais bel et bien présent. C’est bizarre la vie, non? Le même soir, tu devenais une poussière d’étoiles. Je crois que ce qui m’a fait le plus mal, c’est quand j’ai vu les deux p’tites lignes roses. Comment, est-ce que deux petites lignes roses peuvent-elles donner l’effet d’un coup de pelle dans face? C’est précisément à ce moment-là que j’me suis effondrée. C’est à ce moment-là que je savais que je n’allais jamais pouvoir te prendre dans mes bras, jamais pouvoir te voir grandir et devenir l’humain incroyable que tu aurais pu être. Ce n’est pas censé faire l’effet contraire, ce p’tit bout de bâton?
Je m’en suis voulu un certain temps, tu sais. Je pleurais souvent en cachette, dans ma voiture, endroit où ton départ avait commencé. Jusqu’au jour où, quand j’ai regardé le ciel, j’ai vu des milliers de poussières d’étoiles. J’aime penser que tu attends le bon moment pour revenir dans mon bedon. Que tu veilles sur moi, en attendant que ce soit à mon tour de veiller sur toi.
À toi qui vis aussi avec une petite poussière d’étoiles, je sais que peu importe ce que j’vais te dire, même si je choisissais les plus beaux mots, rien ne va te ramener ton bébé. J’veux juste te dire de cesser de retenir tes larmes. Pleure. Verse tout ce dont tu as besoin, tu as le droit d’être épuisée et d’avoir de la peine. Je veux juste te dire d’être douce avec toi-même et que je suis de tout cœur avec toi.
Ma p’tite étoile, Élyanne, je ne t’oublierai jamais. X.
par Sabrina Savoie