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Les deux côtés de moi

Source: Pixabay

Écrire, c’est communiquer. Écrire, c’est montrer un côté de toi qu’autrement tu laisserais caché.

Écrire, ça allège l’esprit. Écrire, c’est se dévoiler. Allant de livrer le fond de sa pensée à imaginer une nouvelle vie ou à tout simplement l’inventer.

Parfois, c’est un fil conducteur qui sort tout droit de mes idées dans un ordre à rendre jaloux une file indienne aux caisses du Costco. Y a une intro, une suite bien placée et une fin heureuse, malheureuse ou même parfois nébuleuse.

Mais pas tout l’temps. Pas cette fois.

Cette fois, il est question de moi, de ce que j’aime, de ce qui me passionne et de ce que je suis.

Y a rien de pire que d’écrire sur soi. Ça provoque des jugements.

Mais au-delà de ça, ça te dénude, ça te déchire, ça te divise, mais ça te rapproche de toi-même.

C’est comme ça, du moins, pour moi.

Nous y voilà.

Par où commencer lorsque tout ce que tu as devant toi c’est une page blanche qui ne demande qu’à être remplie, qu’à être aimée ?

Puis, avant même que j’écrive quoique ce soit, c’est comme si les mots étaient déjà là. Là où tel un gars obsédé qui ne pense qu’à s’étendre pour baiser, je couche mes mots à grands coups d’états d’âme. Ceux qui forment des phrases pour parfois m’aider à amoindrir ma détresse et à apaiser mes envies de grandes euphories. À me faire comprendre à moi-même de quoi j’ai envie.

Comprendre certains détails qui autrement m’échappent. Me laissent avec des tonnes de soucis.

Comme la vie, l’amour ou simplement mon côté droit.

Ce côté de moi que je montre systématiquement en premier. À tout un chacun. Lors du premier contact, des premières paroles, du premier regard.

Le temps d’apprivoiser le moment, de t’apprivoiser toi, vous, eux.

J’aime ce côté de moi qui se pointe lorsqu’on n’a pas encore d’historique commun. Que je n’en sais pas plus sur toi que simplement ton prénom, accompagné quelques fois d’un nom que ça se pourrait que je ne retienne pas. Prends-le pas mal, c’est juste que parfois, je ne suis pas toute là. C’est pas que je suis désintéressé, c’est seulement qu’au-delà d’une personnalité énergique se cache une timidité sortie tout droit de l’enfant en moi, qui sans frère ni sœur a toujours été considéré comme unique.

Un côté passif où l’agressif, dans sa façon de prendre les devants, se cache tout juste derrière, prêt à sortir si je décèle ce p’tit quelque chose dans ton regard. Même après seulement quelques instants, il peut se pointer devant et te faire croire que je cache davantage que ce que tu as devant toi. Que tu sois jeune, vieux, fille, garçon, riche ou pauvre est sans importance ; ce qui l’est, c’est qui tu es réellement. C’est ce qui me donnera envie de te laisser voir qui je suis vraiment, et ce, rapidement.

L’esprit ouvert. L’œil aiguisé et juste assez coquin. Deux sourcils prêts en tout temps à froncer. Un nez qui a du pif, des joues qui n’attendent qu’à rougir, une bouche qui en dit juste assez lorsque l’occasion n’en mérite pas davantage.

Et pourquoi ce côté-là ? Y a sûrement une raison. Si tu finis par connaître celui qui se cache derrière ça, qui sait, peut-être ce que tu la découvriras.

On a tous un profil qui nous avantage. Un profil intérieur comme extérieur. Un côté de nous qu’on ne montre pas, qu’on ne dévoile pas, qu’on réserve pour ces gens pour qui l’intérêt est là.

Puis, comme une rue, une médaille ou la lune, même avec sa face cachée, j’ai deux côtés.

Y a le gauche aussi.

Celui que je préfère, à bien y penser, bien qu’à première vue il soit jumeau du droit. Celui qui possède les mêmes facettes que le droit, mais avec tous les extras. Même ceux auxquels tu ne t’attendais pas. Même ceux que tu n’aimeras pas.

Il est peut-être gauche, mais c’est le plus adroit des deux. Celui qui, s’il t’aime et que tu tombes, te relèvera. D’un regard, d’un appel, d’une accolade lorsque celle-ci sera permise. Celui qui sera là pour te redonner espoir lorsque viendra le soir.

Celui que je garde souvent bien caché à l’intérieur de moi. Du moins, lorsque je ne sais pas encore qui tu es toi. Parfois tellement bien caché que moi-même, je peine à le trouver. Puis, pour le voir, surtout pas besoin d’être identique à moi. J’ai des amis introvertis, extravertis, de tous les milieux. Des gens que j’aime, non pas parce qu’ils sont comme je suis, mais seulement parce que ma vie est meilleure quand ils sont là. J’aime les gens différents.

Ce même côté gauche qui brille, qui parfois charme, qui transpire la joie de vivre, qui complimente et ricane pour tout et pour rien et qui démontre comment j’me sens bien. Cette même partie de moi qui t’attendrit, te sourit et qui est prête à tout pour que tu me reflètes sans dire un mot que c’est pareil pour toi, comment tu te sens.

Qui aime quelque peu les malaises en te provoquant juste suffisamment. Jamais pour rabaisser. Jamais pour m’élever. T’inquiète pas pour ça, je n’aurai pas peur de me mettre devant eux s’ils se mettaient à rire de toi dans tous les cas.

Ce bâbord qui contient également mes cachettes les plus sombres, celles qui font que je ne souris pas et qui vont jusqu’à me faire pleurer par en dedans même lorsque je souris à en avoir mal aux dents. Ces matins où je n’ai pas envie de parler tant que j’ai pas terminé mon troisième café. Où je suis impatient pour tout et pour rien, jusqu’à ne pas m’endurer moi-même et à vouloir me pousser de moi.

Ce côté gauche englobe tout ça. Celui que je suis. Celui qui me représente. Celui qui vient à la toute fin avec le droit.

D’une journée à l’autre, je ne sais jamais quel profil je montrerai. Ça dépend toujours du moment, de l’ambiance et de comment j’me sens. Ça dépendra aussi de qui tu es toi, de ce que tu provoques en moi.

Pis si tu ne reconnais pas tous ces côtés de moi ou que tu ne les aimes juste pas, fais t’en pas, y a pas de mal à ça. Je ne te les ai peut-être juste jamais montrés. Parfois, on hait de bonnes personnes pour de mauvaises raisons. D’autres fois, on aime ces gens qui nous font du mal et on est prêt à tout leur pardonner. Cherche pas à comprendre, tu dois juste continuer d’écouter ta raison. T’sais, celle que ton cœur ne veut pas voir prendre toute la place lors de prises de décisions ?

On a tous en tête quelqu’un qui n’a pas sa place dans notre cœur avant même de savoir ce qui cloche et ce qui ne va pas. Y a parfois qu’un pas à franchir entre l’amour et l’indifférence, celui du regard et de la façon dont on voit.

Alors, si c’est moi que tu n’aimes pas, dis-toi que c’est peut-être seulement parce que tu ne connais qu’un côté de moi, le droit, celui que seul toi vois. Je te réserve l’autre pour lorsque tu voudras en savoir juste assez sur qui je suis vraiment, profondément.

Généreux, bon et drôle à en faire rire le grand-père le plus bougon. Triste, amer et sombre comme une gothique devant une église qui est là à frissonner sur le perron.

Car si tu ne m’aimes pas avec ce que je veux bien te montrer de positif, faut pas s’attendre à ce que tu sois prêt à encaisser le négatif. Car ce côté-là, je le garde spécialement pour toi. Toi qui sauras m’aimer malgré mes travers et mes tourments. Je suis qui je suis, pour en connaître davantage, faudra qu’opère la chimie, celle qui fait que deux personnes ne se questionnent pas à tout bout de champ sur leur relation et sur la raison qui fait que j’te porte toute mon attention. Puis, au bout du chemin, si malgré tout ce que tu vois, tu aimes qui je suis, alors c’est à ce moment que tu sauras qui je suis vraiment.

À toi.

Uniquement.

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