Je ne sais pas trop pourquoi j’écris ça. J’imagine que j’ai besoin de me faire entendre. Depuis un court moyen long boutte de temps, je travaille sur la notion d’espace. L’espace qui se veut aussi synonyme de respect et d’amour. J’suis pas terrible, j’apprends tous les jours et j’trouve ça long, sérieux. Fait que, j’ai pas vraiment de conseils à donner, mais bon…
Là, je joue les deux rôles de la pièce de théâtre en même temps. J’essaye d’apprendre à laisser de l’espace à une personne que j’aime et à demander de l’espace à une autre personne qui m’aime. C’est un gros mindfuck. À une journée d’intervalle, ce que j’impose à X, je me le fais imposer par Y.
Quand tu aimes vraiment quelqu’un et que tu es convaincu.e que ton amour est véritable et pas égoïste (genre tu aimes tellement de manière pure que tu n’attends rien en retour kinda thing), tu dis des belles choses rationnelles comme : « Je respecte ton espace. », « Texte-moi quand t’as besoin de connecter, communiquer. », « Prends ton temps. » ou whatever.
En théorie, donner de l’espace, c’est beau pis mature. En pratique, ça fait quand même chier, parce qu’au fond de toi, tu veux pas vraiment la laisser aller, cette personne-là. C’est juste plus socialement acceptable de dire ça, fait que tu te mens à toi-même. Pis t’as pas tout à faire tort; tu sais qu’elle struggle pis tu as envie d’être là pour la supporter. T’sais, c’est poche être seul.e quand ça va pas. L’autre personne a peut-être d’autre monde autour d’elle, mais t’es convaincu.e que toi, tu peux faire quelque chose d’incroyable pour son bonheur… Pis c’est peut-être vrai, mais plus tu insistes, plus t’es en train de roaster solide la relation, les deux bouttes à la fois toé-chose. Pis y’est toujours une p’tite shot trop tard quand tu t’en rends compte. Oups.
Mais… y’a besoin de support, c’t’humain-là, pis c’est pas de ta faute. Ça fait mal à l’égo, parce que t’en a mis de l’effort dans c’te relation-là pis du jour au lendemain, ton humain préféré a besoin d’espace, donc comme un tour de Luc Langevin, il disparaît d’un coup. Ouin, pas terrible et ben dur à comprendre… Toi, tu ne ferais jamais ça, right? C’est ça l’affaire, tu ne ferais jamais ça jusqu’à ce que ce soit la meilleure solution qui s’offre à toi dans une relation quelconque.
Même si tu fais du yoga 5 fois par semaine, que tu embrace une « mindfull life » pleine de méditation, que tu cours, que tu fais du kickboxing, du jardinage de plantes sédatives, du clown ou du tennis artistique de compétition pour sortir le méchant : ça fait chier d’avoir à te distancier de quelqu’un.e qui te fait du bien. Parce qu’appuyer cette personne-là te faisait vibrer, sentir useful dans cette vie qui va dans plein de sens et de non-sens. T’allais chercher quelque chose de cet échange.
C’te personne-là qui a besoin d’espace, bah, c’est moi, c’est toi, c’est l’autre. Je vis les deux bords en même temps, je le sais ce que ça fait de mettre ses limites, c’est pas super confortable non plus. Je le sais que ça fait mal à l’autre, je le vis en même temps, pis ça m’apprend que je suis une hypersensible… J’avais déjà assez de nouvelles affaires à intégrer, fallait que je trouve une autre facette de ma vulnérabilité à gérer. Oh life… Anyways, mettre ses limites, c’est super tough. Pis ça ne veut pas dire que j’aime moins la personne que je « rejette » que la personne après qui je cours. C’est juste que ça ne me nourrit pas de la même façon. En ce moment, j’ai besoin d’une autre vibe, pis c’est ben correct.
La personne qui impose une distance te le dit de manière parfois claire, des fois pas pantoute, pis des fois elle disparaît après deux-trois phrases pas claires. Par contre, ce qui est clair, c’est qu’elle a besoin d’espace, mais elle va sûrement te reparler un jour. Peut-être pas dans deux jours et quart, peut-être pas dans l’année. C’est rough, je sais, je suis désolée…
Pis comme si c’était pas assez, la notion de l’espace est ben différente selon chaque personne et ça se complexifie dans un contexte interculturel.
Maudit que c’est compliqué, les relations humaines, mais j’pense je suis en train d’apprendre quelque chose. Nice.
Par Magalie Lefebvre
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