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Je prends une pause. Pour moi – Par Émilie Hamon

Salut, ma famille,

Ça fait pas longtemps qu’on s’est vues. Je suis passée te voir pendant mes vacances. On s’est donné des nouvelles pis tu m’as posé une question à laquelle je t’ai pas répondu. Tu m’as demandé quand est-ce que je revenais. Aujourd’hui, je t’écris pour te donner la réponse que j’ai pas su te dire de vive voix.

Famille, je sais pas quand je vais revenir. Tout ce que je sais, c’est que si je quittais Gaspé aujourd’hui, je fuirais. Je me fuirais pis ça, pour moi, c’est trop facile. Tu vois, famille, depuis que je suis pu en ville, j’ai pu rien pour m’étourdir. La simplicité fait que je suis face à moi-même et je découvre qu’il y a des choses qui sont immuables et qu’il y en a d’autres que j’aimerais changer. Je te fais une analogie pour t’expliquer où j’en suis.

Toi pis moi, on est parties en expédition dans une montagne – les montagnes, c’est toujours bon pour des analogies – y’a de ça presque 27 ans. Tu m’as enseigné plein de choses tout au long de notre parcours. Tu m’as enseigné ce que tu connaissais : plein de belles choses comme la détermination, l’humour, l’effort, le rire, le partage, la générosité, la confiance… Tu m’as montré ta conception de la vie. Tu m’as donné ton avis sur plein de sujets et comme t’as plus d’expérience que moi, j’ai souvent pensé que ton avis devait être le bon. Ça fait que j’ai tout mis ça dans mon sac à dos. Je me suis pas vraiment posé de questions.

Un moment donné, on a pris des directions différentes, sans toutefois se perdre de vue. Sauf qu’en marchant toute seule, j’ai commencé à trouver que mon sac à dos était pas mal lourd. Ça fait que je l’ai ouvert pour voir que je traînais encore avec moi toutes les belles choses que tu m’as montrées, mais en fouillant, j’ai aussi trouvé des conceptions, des jugements, une image de moi que j’avais développée, entre autres, grâce à toi, mais qui ne correspond pas nécessairement à qui je suis. Là, je suis sur un beau belvédère. La vue est belle. Je m’y sens bien. Je vais y installer mon campement à côté de la petite source : ça va me permettre de souffler pis de faire le ménage dans mon sac. J’ai envie de le vider des choses qui ne m’appartiennent plus et de le réaménager à ma façon. J’ai aussi quelques ampoules au pied que j’aimerais guérir.

Le ménage dont je te parle, y’en a qui le font tôt, y’en a qui le font tard et y’en a qui le font jamais, mais le temps est pas important. C’est pour ça, famille, que je sais pas quand je vais revenir. Ça prendra le temps que ça prendra, mais sache que le jour où je vais revenir, c’est parce que c’est ce que j’aurai choisi. Pas parce que je me sens coupable d’être loin. Du coup, tu comprendras aussi que ça se peut que je ne revienne pas. Parce que j’aurai décidé que c’est ça que je veux et qui me convient.

Je suis contente qu’on ait fait une partie du chemin ensemble. Sache que je ne te perds pas de vue, on va se recroiser, c’est certain. Je vais faire mon chemin.

On fait un deal. Comme on sait où se trouver, on se fait signe si y’a quoi que ce soit. Je te souhaite bonne route.

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