from-italy.com
Blog

Les tribulations d’une soccer mom – par Jennifer Martin

On essaie toujours de donner le meilleur à son enfant. On veut qu’il se développe sur le plan cognitif (faut qu’il sache son alphabet et, pourquoi pas, les chiffres romains avant d’être propre), sur le plan social (on voudrait qu’il soit le hot dude de son école, qu’il ait du swag), sur le plan du langage (minimum trois langues. Soyez ambitieux, les enfants sont des éponges.) et sur le plan moteur (tous les papas de garçons voient leur fils dans l’uniforme des Canadiens avant même qu’il ait connu son premier banc de punition, mieux connu sous le nom de « chaise baboune »).

Je ne suis pas différente des autres. Dès que j’ai su que j’attendais un ti-homme, je me suis imaginé ce qu’il aurait l’air avec des patins aux pieds, avec un gant de baseball à la main, avec un uniforme de karaté et même avec un casque de football. J’étais même prête à l’imaginer en Speedo sur le bout d’un tremplin. TOUT sauf un ballon de soccer au bout du pied! Non, cette image, mon cerveau la rejetait de toutes ses forces. Pas question que je devienne une soccer mom. Never. Jamais. Over my dead body.

Dès l’âge de 3 ans, j’ai voulu lui inculquer de bonnes valeurs sportives : allez hop, un uniforme de baseball, un gant et en route pour le terrain. Pendant cinq étés, mon fils a lancé la balle, l’a reçue à quelques reprises dans le visage (pas grave, y va s’endurcir), il a couru sur les buts et a même effectué LE retrait du match qui a permis à son équipe de gagner le tournoi de fin d’année (yé hot de même mon fils). Ça y était. Je le voyais parti pour une longue carrière de joueur de baseball, et je croyais pouvoir me prendre un abonnement VIP et à long terme aux estrades. Erreur. Le karma m’attendait dans le détour, et il mijotait son plan bien tranquillement.

Le printemps dernier, c’était le temps d’envoyer son formulaire annuel de baseball quand ti-homme est venu me voir pour m’annoncer, le plus sérieusement du monde, que cet été il voulait jouer au soccer. Boum! Comme ça, sans préparation, il me lance cette phrase qui tue. Bon OK, ça fait deux ans qu’il mentionne qu’il aimerait ça essayer le soccer vu qu’il joue souvent à l’école. Mais, est-ce qu’on écoute toujours d’une oreille attentive tout ce que nous disent nos enfants? Nonnnnn, et surtout pas une mère indigne comme moi.

J’ai tout tenté : le rappel des bons souvenirs de baseball (le fameux retrait gagnant), le chantage émotif (t’sais, tu connais personne au soccer, au baseball t’as plein d’amis) et même les menaces (t’sais, maman sait pas si elle va y aller souvent te voir jouer vu qu’elle n’aime pas le soccer. Ben oui, je sais c’est un peu, beaucoup cheap, mais c’était la dernière tentative d’une mère désespérée). Il est tenace le ti-homme (normal, c’est mon fils). Il a tenu son bout (de bâton?), et c’est la mort dans l’âme et avec mon air bête de SPM que je suis allée l’inscrire. Mon calvaire commençait.

Premièrement, contrairement au baseball, au soccer, on joue même s’il pleut et même en cas de déluge! Mon fils joue au soccer les mardis pis, depuis le début de l’été, la seule journée où il pleut presque toujours entre 18 h et 20 h, c’est le FUCKING MARDI! Non mais, c’est quoi? Dame Nature et Karma Bitch ont formé une alliance? I’m only happy when it rains disait Shirley Manson du groupe Garbage, et je la chante souvent au karaoké. Je peux-tu te dire qu’elle n’est plus dans ma playlist?

Deuxièmement, mon fils a choisi la pire position : gardien de but! Non mais, il veut m’achever? C’est quoi les statistiques des gardiens de but au soccer? C’est du 1000 contre 1. De quoi se mettre riche à Las Vegas! Ben, le petit mausus réussirait peut-être à me faire gagner quelques bidous dans la cité du jeu parce qu’il est bombardé de lancers à tous les matchs et réussit à en arrêter beaucoup. Je ne deviendrais pas riche, mais je n’y laisserais pas ma chemise non plus.

Troisièmement, et c’est sûrement le point le plus important : C’est PLATEEEEEEEE le soccer. J’ai beau me forcer, merde y’a rien à faire, c’est juste plate, solidement plate. On a aucune affinité le soccer et moi. Je l’aime pas, et il ne m’aime pas non plus. C’est une équation chimique impossible à résoudre même avec toute la bonne volonté du monde. Même si David Beckham en personne (et en boxer!) venait me vanter les mérites de son sport, je l’écouterais pas. Je sacrerais mon camp faire du shopping avec Posh Spice. Ben quoi? Elle sait peut-être pas sourire la Victoria, mais pour choisir un bel outfit, she’s the best!

Une chance qu’une saison de soccer dure seulement quatre mois que je me disais. Ben non! Karma m’a assené le coup de grâce. Ti-homme est tombé dans l’œil d’un dépisteur qui le veut dans son équipe pour du soccer intérieur d’hiver! Mon chien est mort.

Alors, tous les mardis d’été, et probablement ceux d’hiver aussi, quelque part dans un parc ou un gym, y’a une maman qui mérite un Jutra (je ne suis pas digne d’un Oscar encore. J’ai des nuances à travailler dans mon jeu) pour son rôle de soccer mom qui applaudit et crie pour encourager son ti-homme à s’épanouir dans le sport qu’il a choisi.

Autres articles

Crois-tu être responsable de ta vie?

adrien

50 SHADES OF GREY : la fanfiction, chapitre 3

adrien

Mon hommage au Mac&Cheese – Par Meggie

adrien

Une poutine avec de la mayo – Par Noémie

adrien

Le premier temps des fêtes sans un être cher

adrien

Bonne chance, petit frère

adrien