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Chroniques d’une expatriée temporaire en France

Les premiers jours de mon séjour en France ont été tout sauf ennuyeux! J’ai d’abord visité Paris dans un véritable marathon de 24 heures sous la pluie. La moitié de mes photos sont ratées parce que je tenais un parapluie, les doigts complètement gelés, et que mes cheveux flottaient dangereusement devant l’objectif de mon cellulaire. Mais cela ne m’a pas empêchée de profiter des quelques heures que j’avais pour courir d’un monument à l’autre, les yeux émerveillés, le cœur battant. C’est vrai ce qu’on dit de Paris. C’est un véritable musée à ciel ouvert. À chaque détour se trouvent un jardin, un site historique, un lieu iconique. Les bâtiments sont beaux, les gens aussi. Quelque part entre le Louvre et les Tuileries, c’est là que je l’ai aperçue. Se dressant fièrement à travers la brume, la Tour Eiffel était là devant moi. J’étais enfin en Europe.

Arrivée à Saint-Malo, ma nouvelle terre d’attache pour l’été, j’ai été charmée par l’accueil des locaux, l’architecture de la cité corsaire et la vue imprenable. Je vois la mer lorsque je fais la vaisselle, lorsque je me lève le matin et lorsque je me brosse les dents. Elle est partout, accessible à mes yeux et bientôt à mon corps encore trop frileux pour que je m’y plonge. Il y a quelque chose de profondément contradictoire à vivre dans les remparts d’une ville médiévale où je peux rapidement retrouver le grand bleu. Sans voiture, je me sens isolée du reste du monde et pourtant tellement libre. Depuis que j’y suis, je goûte vraiment ce que c’est que d’être dans le moment présent. Une fois mes poumons remplis d’air marin, mes soucis me semblent soudainement futiles. Je sens mon petit cœur se recoller morceau par morceau et se préparer tranquillement pour un éventuel décollage.

Bien que je sois très prise par le travail et par mes projets personnels, je compte profiter de chaque seconde pour m’en mettre plein la vue, me reposer, puis m’en mettre plein la vue à nouveau. Tester les 1001 crêperies, manger de la glace, des pâtisseries bretonnes, du fromage et boire du vin sans modération. En France, on se lève tard, on dîne (pardon, on déjeune), puis on se couche tard. Le soleil se couche à 21h30 et les multiples congés fériés sont sacrés. Les jours n’en finissent plus de finir, les soirées s’étirent et se transforment en grasses matinées. Le farniente de mes matins me permet d’apprécier la tapisserie ultra kitsch de mon appartement, ma lampe de chevet avec un imprimé de mouette et les dauphins qui supportent mon papier de toilette. Peu m’importe, j’ai apporté tous mes souvenirs avec moi. Ma maison est à l’intérieur de moi.

Mais lorsque je regarde les étoiles, je sais qu’au Québec ce n’est pas le même ciel que tu vois. Le monde est petit, mais drôlement grand à la fois. Ici, le quotidien n’existe pas vraiment. Je suis davantage connectée à mon être, comme en pause de ma vie montréalaise. Depuis que je suis ici, la vie est douce avec moi. Les bonnes nouvelles et les moments parfaits s’accumulent.

Lorsqu’une bonne bouteille de vin et un fromage comté te reviennent à 5 euros chacun, la vie est pas mal belle. La bière est ordinaire et le café est terriblement mauvais, mais nous avons trouvé un endroit qui sert des americanos qui se respectent et un petit resto avec de la Sainte-Ambroise à l’érable. T’sais, le genre de trouvailles qui fait du bien. Tu n’as pas idée du plaisir que c’est que de retrouver ta marque de chocolat préféré au Carrefour City pour une fraction du prix de ce que tu paies au Québec. Ça compense pour les serviettes hygiéniques qui semblent d’emblée parfumées ici et les 30 minutes de marche que je dois parcourir pour acheter du tofu, cette denrée rare en France. (Hello?)

Au fond, on recherche ce qu’on connaît entre deux expériences dépaysantes. C’est le parfait mix entre le confort et la découverte. Avoir hâte de tout voir, mais avoir tout son temps. Vivre l’effervescence du voyage et la tranquillité du quotidien, voilà un équilibre qui me fera sans doute le plus grand bien. C’est donc une aventure et un kouign amann à la fois que je vaincrai la grisaille ambiante au cours des prochains mois. De toute façon, il paraît qu’en Bretagne, il ne pleut que sur les cons!

Crédit photo – article : Sandra Nadeau Paradis

Crédit photo – couverture : Nicolas Martel (@niko.rama)

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