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J’aimerais vous parler, aujourd’hui, d’un sujet plutôt délicat. Le type de sujet qui touche beaucoup plus de gens dans notre entourage que nous le croyons, que ce soit des hommes ou des femmes. Ce genre de sujet dont nous ne parlons pas assez…
« Pourquoi, j’te dis oui. Pourquoi j’t’aime quand j’t’haïs. Pourquoi, j’sais pas t’dire non. Quand tu demandes pardon… » *
Tout comme le calme avant la tempête sur la mer, une relation toxique amène ses hauts et ses bas dans la vie de la personne qui vit cette situation au quotidien, qu’elle soit amicale, amoureuse, familiale, etc.
Si nous prenons l’exemple d’un marin aguerri (ici, lire notre entourage), il est bien souvent le premier spectateur à repérer les signes précurseurs. Parfois, il a le courage d’aviser l’apprenti marin (ici, lire la victime) qu’il y a quelque chose de malsain qui se trame.
Bien évidemment, en jeune fringant qu’est l’apprenti marin, il n’est pas toujours prêt à entendre les paroles des vieux sages. Et encore moins de prendre conscience des signes si clairs pourtant aux yeux de tous.
« Pourquoi, près de toi, j’vois plus clair… » *
J’ai été cette jeune apprentie aveuglée… À cette époque, tout ce que je souhaitais, c’était de braver les tempêtes qu’il y avait dans mon couple, car je croyais que je devais le sauver, peu importe ce que je devais faire pour y arriver, et ce, même si une partie de moi ne voulait plus accepter ce que je vivais après un certain temps. Mais…
« Pourquoi, j’veux que tu rentres, j’veux que tu sortes …» *
… Il y avait un mais.
Je n’étais toujours pas prête à voir qu’il n’était pas cette personne, ce coéquipier qu’il me fallait pour naviguer sur l’immensité de l’océan.
Autant les jours plus orageux, je souhaitais qu’il sorte de ma vie, me disant et me répétant tous les gestes insensés qu’il me faisait vivre, autant les jours plus ensoleillés, je voulais qu’il reste près de moi.
…
« J’m’en veux de n’pas t’en vouloir. J’m’en veux de m’abandonner de faire semblant d’te croire. J’m’en veux d’avoir besoin d’être aimée. J’m’en veux, p’t-être qu’au fond j’t’en veux un peu .» *
Il m’aura fallu plusieurs mois d’hésitation pour quitter cette relation toxique. Cette relation où le respect n’existait plus et qui était teintée de doutes au lieu d’être remplie de simplicité et de douceur. De quitter une relation qui m’a brisée et après laquelle j’ai dû recoller chaque parcelle morceau par morceau, en y mettant la meilleure colle qui soit : de l’amour de soi! Et afin d’être certaine que cette colle soit efficace, il a fallu que je retrouve un ingrédient secret qui se nomme de la confiance en soi.
Au fond, une relation toxique, c’est comme du venin dans le sang. Lorsque la morsure surgit, on ne se rend pas compte, sur le coup, que du moment où elle a transpercé notre peau, elle y a déposé, par le fait même, un poison qui coule lentement dans nos veines, nous détruisant ainsi à petit feu, jour après jour.
Parfois, certaines personnes comprennent, après s’être fait tirer vers le bas une première fois, qu’il est temps de déguerpir. Et malheureusement, à d’autres moments, l’apprenti répète plusieurs fois la même erreur avant de réellement réaliser sa juste valeur. Avant qu’il puisse comprendre qu’il est une bonne personne, malgré tous les mots qu’il a pu recevoir durant cette relation malsaine empreinte de doutes, de douleurs, de violence et j’en passe…
Une relation de ce genre est très difficile à vivre, à en sortir, mais surtout à en guérir. Couper les ponts est le geste le plus difficile à faire pour accéder à la guérison. Toutefois, pour être une ex-apprentie marine, je peux vous assurer que ce sera le plus beau cadeau que vous vous offrirez. Vous vous donnerez le droit, à nouveau, de pouvoir respirer la tête hors de l’eau en quittant cette relation.
Mais dans tout cela, il ne faut pas oublier nos vieux sages, les marins aguerris! Pour eux aussi, de voir souffrir et s’engouffrer les personnes qui leur sont chères n’est pas facile. Pour aussi l’avoir vécu à plusieurs reprises, si j’avais qu’un seul conseil à vous offrir, c’est de respecter vos limites et de ne pas embarquer dans ce tourbillon puisque tôt ou tard, votre apprenti pourrait avoir besoin de vous à nouveau et vous aurez besoin de toute votre énergie.
Si vous avez besoin de parler :
- SOS violence conjugale au 1 800 363-9010, 24 heures sur 24/7 jours sur 7
- Info-Social au 811 (option 2), 24 heures sur 24/7 jours sur 7
- Une personne digne de confiance dans votre entourage
*Paroles tirées de la chanson : J’men veux de Mélanie Renaud